A l’instigation du Cner (fédération des agences d’attractivité, de développement économique et d’innovation), l’AdCF (Assemblée des communautés de France), de l’ADGCF ( association des directeurs généraux des communautés de France) et de Région de France, cinq élèves administrateurs de l’Inet (Institut national des études territoriales) ont réalisé une étude intitulée « Agences de développement et collectivités territoriales : des relations partenariales à conforter »(1).
Les étudiants ont cherché à catégoriser les liens entre « deux mondes qui se connaissent mal », selon les termes de François Guimbretiere, un des auteurs, lors de la présentation de l’étude pendant le colloque Dev&co du Cner, le 23 septembre 2019.
Objectif partagé
L’étude montre que, si agences de développement et collectivités ont toutes l’objectif de développer économiquement le territoire, les liens entre entités peuvent être très différents.
Les élèves administrateurs distinguent trois rôles principaux joués par les agences :
- l’ « agence ensemblière », qui est le lieu de mise en relation et coordination des acteurs du développement économique sur le territoire
- l’ « agence guichet unique » pour les entreprises à toutes les étapes (prospection, installation, accompagnement)
- l’ « agence opérateur du développement parmi d’autres », c’est-à-dire qu’elle est l’interlocuteur des entreprises, mais sur des thématiques prédéfinies seulement.
Mais quand les missions ne sont pas clairement définies, les risques de “se marcher sur les pieds” entre agences et collectivités sont importantes.
Mettre en place un mode de travail partenarial
La deuxième partie de l’étude est donc axée sur les moyens de fluidifier les rapports entre les deux organismes, à trois niveaux : gouvernance, contrôle des agences par la collectivité et relations de travail au quotidien. Cela a permis aux auteurs de dégager 16 bonnes pratiques, « autant de pistes qui s’adressent aux collectivités comme aux agences pour favoriser leurs relations de travail et œuvrer ensemble au développement de leur territoire ».
16 bonnes pratiques
- Formaliser la répartition des missions entre la collectivité et l’agence
- Mettre en place des outils pour guider les entreprises au sein de l’écosystème local du développement
- Constituer une assemblée spéciale des EPCI et favoriser leur représentation au conseil d’administration
- Organiser des revues de projets partenariales au niveau local
- Constituer des binômes chef d’entreprise/élu pour croiser les regards dans la gouvernance
- Mobiliser les entreprises dans le cadre d’une marque ou d’un projet de territoire
- Créer des groupes de travail pour écouter les entreprises en amont de la décision politique
- Formaliser des indicateurs de mesure de l’influence
- Mettre en place un suivi de l’activité de l’agence
- Engager une démarche de certification qualité
- Définir des indicateurs de mesure de l’influence
- Penser et organiser les rencontres entre les dirigeants de l’agence et de la collectivité
- Fluidifier les relations quotidiennes par des points de contacts plus lisibles et plus fréquents
- Encourager les rencontres informelles
- Constituer un réseau matérialisant l’écosystème local du développement
- Développer des outils communs pour l’échange de fichiers et le partage d’information
Thèmes abordés
Notes
Note 01 "Agences de développement et collectivités territoriales : des relations partenariales à conforter", Linda Aguemoune, Ludivine Chauvet, Lise Coniel, François Guimbretiere et Audrey Saunion, collection Etudes du Cner, septembre 2019, 15€ Retour au texte