Pas de grand chambardement au Palais du Luxembourg. Reconduit dans un fauteuil pour la sixième fois dans les Yvelines, Gérard Larcher (LR) va, selon toute vraisemblance, conserver la présidence de la chambre haute le 2 octobre prochain.
A l’issue du renouvellement par moitié du Sénat, ce 24 septembre, les rapports de force n’évoluent qu’à la marge. Les Républicains et leurs alliés de l’Union centriste disposent toujours d’une confortable majorité.
A contrario, le parti du Président perd une nouvelle fois le pari de l’enracinement. Le sénateur Renaissance sortant Julien Bargeton mord la poussière à Paris. Son collègue, le spécialiste des finances locales et ancien ministre Alain Richard subit le même sort dans le Val d’Oise.
Seule candidate membre du gouvernement, Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté est défaite par Robert Xowie, candidat du Front de libération kanak (FLNKS) en Nouvelle-Calédonie.
Pendant ce temps-là, le Rassemblement National fait son retour avec trois sénateurs : Joshua Hochart et Christophe Ssczurek dans ses fiefs du Nord et du Pas-de-Calais et, un peu plus surprenant, Aymeric Durox en Seine-et-Marne où la formation avait décroché un siège aux dernières législatives.
Un porte-voix pour les petites villes
De manière générale, les personnalités liées au monde des collectivités obtiennent de bons résultats. Les adjoints de la capitale Colombe Brossel (PS), Ian Brossat (PCF) et Anne Souyris (EELV) entrent dans l’institution de la rue de Vaugirard.
Parmi les nouveaux venus, on repère aussi le nom du bras droit de Martine Aubry à Lille, la spécialiste du logement Audrey Linkenheld (PS).
Une trentaine de premiers magistrats font partie de cette nouvelle vague, à l’instar du maire PS de Cahors (Lot) Jean-Marc Vayssouze-Faure et de son collègue Agir de Melun (Seine-et-Marne) Louis Vogel. Le vice-président Horizons aux Transports des Hauts-de-France, Franck Dhersin (LR) figure aussi parmi les petits nouveaux.
Autre nouvel arrivant : l’ancien président PS du conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet.
De son côté, l’Association des petites villes de France pourra compter sur un relais de poids : son vice-président Pierre-Alain Roiron (PS), désigné pour la première fois en Indre-et-Loire.
Eric Kerrouche à l’assaut du groupe PS ?
Chez les sénateurs reconduits, prend place l’ancien président de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale Patrick Kanner. L’ex-ministre n’est, en revanche, pas totalement assuré de garder la présidence du groupe PS. Il pourrait être concurrencé sur sa gauche par le politologue de la décentralisation et sénateur des Landes Eric Kerrouche, reconduit le 24 septembre.
Également réélu, le vice-président PS de la commission des finances et ancien patron de la Seine-et-Marne Vincent Eblé (En photo) est un habitué des débats autour des deniers des collectivités. Il en est de même sur les questions de culture de proximité et de formation professionnelle pour l’ancien maire de Vincennes, Laurent Lafon (Union Centriste) reconduit dans le Val-de-Marne.
Auteur d’un rapport sur les élus agressés en 2019, le président de la commission des lois Philippe Bas (LR) sera l’une des voix qui comptent sur la décentralisation pendant les six prochaines années. A noter aussi, parmi les sénateurs réélus, le nom de Bruno Sido (LR), qui a été à l’Assemblée des départements de France la voix du groupe de la Droite, du centre et des indépendants.
Également reconduite, la radicale de gauche Maryse Carrère, coauteure en juillet d’un rapport destiné à « soigner le mal des maires ».
A l’Union centriste, pas de révolution non plus. L’ancien maire d’Arras (Pas-de-Calais) Jean-Marie Vanlerenberghe garde son fauteuil. Âgé de 84 ans, il sera le doyen de l’institution. L’octogénaire pourra compter sur la présence à ses côtés de sa fille, Isabelle Florennes, élue pour la première fois dans les Hauts-de-Seine.