L’ex-SDF devenu élu local : les articles consacrés au parcours de Jean-Luc Catanzaro n’échappent pas à la tentation de la simplification. Cette parenthèse de vie est pourtant longtemps restée secrète. Il n’est pas tant question, pour le sexagénaire, de honte que d’une révulsion envers le raccourci et la mise en exergue d’une période brève et incomparable avec ce qu’endurent tant d’hommes et de femmes frappés par la grande exclusion durant des années. Il s’agit plutôt, à ses yeux, d’une affaire d’humilité.
Enfant, il a vécu dans la Cité des 4 000 à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, et adolescent, dans l’Oise. Son diplôme ? Un bac pro en électrotechnique obtenu à Beauvais, en 1981. Suivent divers jobs, dont le principal dans le domaine de la photo. Puis, un jour, « un pépin, un passage à vide ». Au tournant du siècle, Jean-Luc Catanzaro se retrouve à la rue, dans une petite ville de province.
« Les frangins » de la rue
« Le premier effet est la surprise. Surprise de découvrir un lieu où c’est dur, compliqué, mais où il y a beaucoup de solidarité. Entre nous, on s’appelle “les frangins” », raconte-t-il. Dans la rue, on apprend beaucoup de choses, notamment à ne pas juger les autres. Il a la chance de croiser un homme qui lui donne des tuyaux sur où manger, où se laver… Et qui lui dit un jour : « Non, tu n’es pas comme moi. J’ai choisi de vivre dehors, je suis un homme libre et heureux. Toi, tu subis. Tu ne bois pas encore. Il faut te sortir de la rue pour ne pas plonger. »
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Gazette des Communes, Club Santé Social
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