Derrière son ordinateur, concentré à la tâche, Benoît Gallot est un conservateur de cimetière pas comme les autres. A son actif, autant de concessions funéraires que… de followers sur Instagram. Le directeur du Père-Lachaise ne se contente pas d’être le chef d’orchestre de l’un des sites les plus touristiques de Paris, il satisfait près de 70 000 abonnés quasi quotidiennement. « Benoît est la preuve qu’il est possible d’être un conservateur influenceur, sourit Sylvain Ecole, directeur des services des cimetières de la ville de Paris. C’est certainement une question de génération. » En effet, l’innovation ne fait pas peur au quadragénaire.
Durant les premiers confinements liés au Covid-19, muni de son appareil photo et de sa patience, le fonctionnaire territorial capte des moments de vie dans un lieu où le temps s’arrête. Pierres tombales, oiseaux ou renards, la page Instagram de Benoît Gallot ne manque pas de charme. Bien que le canidé ne soit pas son animal totem, les petits goupils roux ont propulsé sa notoriété. « Nous l’avons vraiment réalisé quand sa photo des renardeaux a fait la une du “Parisien” », se rappelle Alain Gallot, son père. Le fils, lui, garde fièrement dans son bureau le portrait de « Libération », « Benoît Gallot, croque vivant ».
Poussé par ses proches, il décide de surfer sur la vague et de prendre sa plume pour décrire son Père-Lachaise. Un endroit mélangeant aussi bien son monde professionnel que personnel. « J’habite dans le cimetière, ce qui m’a déjà valu le surnom de famille Adams », s’amuse-t-il.
Commerce familial
Originaire de Bray-sur-Seine, en Seine-et-Marne, Benoît Gallot est un vrai produit du secteur. Descendant d’une lignée de marbriers, il naît le 31 octobre 1981. Après la Première Guerre mondiale, son arrière-grand-père ouvre le commerce familial, qui est ensuite repris de génération en génération jusqu’au départ à la retraite de ses parents, en 2020. Bien que baigné dans l’univers funéraire, Benoît Gallot assure « avoir eu une enfance comme les autres ».
Il a toujours connu ce milieu. « Le bureau, qui servait
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