Interrogés sur l’importance du bien-être animal lors de la dernière présidentielle, une très large majorité de Français (69 %) estimaient qu’il constituait un enjeu important qui devait être abordé par les candidats au même titre que l’écologie, la sécurité ou le pouvoir d’achat (*). Rien d’étonnant alors que deux tiers de la population ayant un ou plusieurs animaux de compagnie considèrent leur chien ou leur chat comme un membre de la famille (**).
Certaines municipalités l’ont bien compris et ont mis en place une vraie politique pour faciliter la cohabitation entre le citoyen et l’animal. A Grenoble, Nice ou Boulogne-Billancourt… les initiatives se multiplient, mais restent peu nombreuses au regard des défis auxquels nos territoires sont confrontés, au premier rang desquels la surpopulation féline.
Car la prolifération des chats errants, notamment dans les zones moins urbanisées, constitue un véritable enjeu sur le plan sanitaire mais aussi pour la préservation de la biodiversité. En quatre ans, un chat peut engendrer plus de 20 000 chatons. Une croissance exponentielle qui laisse présager une situation bientôt hors de contrôle pour les municipalités !
Les maires ont l’obligation, depuis la loi du 1er janvier 2015, de procéder à l’identification auprès du fichier national I-CAD et à la stérilisation des chats « errants ». En 2022, I-CAD recensait 345 010 chats libres en 2022 contre 110 820 en 2017. Une augmentation de 211 % qui illustre à la fois une meilleure implication des communes et l’ampleur du phénomène.
Certaines se sont emparées du sujet au travers de campagnes de stérilisation et de sensibilisation à l’identification du chat et à la signature de conventions avec les associations. Toutefois, seules 5 050 mairies dont 4 929 actives ont demandé un accès au fichier national. C’est trop peu au regard des 36 000 communes françaises !
Je suis conscient que cela peut paraître marginal face aux enjeux économiques, sociétaux ou environnementaux auxquels sont confrontés nos édiles. L’identification, via l’accès au fichier national I-CAD, constitue pourtant une réponse efficace pour établir une politique de gestion des animaux en ville, se prémunir des risques sanitaires et préserver la biodiversité. Inédit en Europe, le dispositif français garantit à vie l’inscription de l’animal dans une base de données unique, propriété de l’Etat, et dont la consultation est gratuite. Profitons-en !
(*) « Les Français et le bien-être des animaux – Vague 5 (2022) », sondage réalisé par Ipsos en 2022 pour la Fondation 30 millions d’amis.
(**) La Fondation 30 millions d’amis totalise, en 2021, 613 conventions effectives avec les mairies pour la stérilisation et l’identification de chats sans maître et soutient financièrement 257 associations de protection des chats libres dans toute la France.