La cérémonie de vœux ou le chauffage dans les écoles. Cette année, crise énergétique oblige, le maire de Boussy-Saint-Antoine (Essonne), Romain Colas, veut faire preuve de sobriété. Pas d’illuminations de Noël ni de cérémonie de vœux pour réaliser une économie de 80 à 85 000 euros selon l’élu socialiste.
A Pont-Sainte-Maxence (Oise), cela représente 5000 euros selon le maire LR Arnaud Dumontier. Une somme qu’il préfère consacrer à la piscine municipale. « Bien que la cérémonie n’ait pas été organisée ces deux dernières années en raison de la crise sanitaire, je ne me voyais pas, cette fois-ci, engager une telle somme alors que des dépenses nouvelles extérieures pèsent sur les finances de la ville, que les services municipaux et les administrés doivent traquer le moindre euro de dépense », a expliqué l’élu qui refuse d’organiser « une cérémonie au rabais ».
Annulations en série
A Libourne (Gironde), l’annonce a été relayée sur Twitter par le maire socialiste Philippe Buisson : « Environ 8000 euros seront ainsi économisés dans un contexte budgétaire compliqué au regard du coût de l’énergie. Une vidéo remplacera cette cérémonie. » Même chose à Annœullin (Nord), où l’événement est chiffré à environ 15 000 euros.
Il n’y aura pas de cérémonie de vœux aux personnalités organisée par la @ville_libourne en janvier 2023. Environ 8000€ seront ainsi économisés dans un contexte budgétaire compliqué au regard du coût de l’énergie. Une vidéo remplacera exceptionnellement cette cérémonie. #sobriete
— Buisson Philippe (@phbuisson) December 1, 2022
Et les exemples sont légion… Comme pour les illuminations de Noël, nombreux sont les élus à vouloir faire preuve de sobriété. Car dans cette période de crise énergétique, la moindre économie est la bienvenue. Selon une enquête réalisée par nos confrères de RTL, parmi les 30 plus grandes villes de France, une sur quatre a décidé d’annuler sa cérémonie de vœux. C’est le cas de Saint-Etienne, Limoges, Bayonne ou encore Nanterre.
Un rendez-vous « indécent »
A Taverny (Val-d’Oise), la maire LR Florence Portelli, avance l’argument de la sobriété dans une vidéo diffusée en octobre : « Cette cérémonie qui consomme beaucoup d’énergie a un caractère indécent en cette période difficile. Le devoir d’un élu local est de montrer l’exemple et de sentir ce qui ne se fait pas à un moment où tout le monde est dans la difficulté. »
Une décision qui fait écho à celle du maire Renaissance de Nogent-sur-Oise (Oise). Dans un communiqué daté du 2 décembre, Jean-François Dardenne explique avoir choisi d’annuler sa cérémonie de vœux prévue le 12 janvier 2023 aux personnalités par soucis de cohérence avec son plan de sobriété.
« Devant les efforts demandés aux agents municipaux comme à chaque citoyen dans son quotidien, il serait incongru de maintenir une telle cérémonie. » La ville met aussi en évidence « une source de dépenses qu’elle souhaite éviter », rappelant être confrontée à une hausse des dépenses dans une période de crise énergétique.
❌ Annulation de la cérémonie des vœux aux personnalités ❌
#nogentsuroise #voeux #sobriété #effort pic.twitter.com/fV7biqugKt— Nogent-sur-Oise (@NogentsurOise) December 7, 2022
L’importance du rituel
Tous ces exemples illustrent-ils une tendance à l’annulation de ces cérémonies ? Pas si sûr. Une consultation a été lancée par l’Association des petites villes de France auprès des maires concernés.
« Sur les 200 réponses que nous avons reçu, une majorité de communes s’apprête à maintenir cette cérémonie, explique André Robert, délégué général. Les maires partent du principe qu’après plusieurs années sans cet événement traditionnel, il y a un besoin de se retrouver. » Une convivialité nécessaire aux élus et aux habitants, mais dans la sobriété. « Ils vont faire simple, poursuit André Robert. Cela passera peut être par la réduction des prestations de traiteur. »
Même son de cloche pour Joël Balandraud, maire d’Evron (Mayenne, 8614 habitants), et secrétaire général adjoint de l’Association des maires de France. « Malgré la crise, je pense au contraire que c’est le grand retour des cérémonies », affirme-t-il, tenant pour preuve les dizaines d’invitations déjà reçues. « Dans les zones rurales, les vœux ne coutent pas si chers que ça et ils sont souvent organisés par des bénévoles. »
L’élu, très attaché à ce « rituel », estime qu’il est d’autant plus important cette année, à mi-mandat. « Depuis les dernières élections il n’y a pas eu de cérémonie. Or c’est un moment où les équipes municipales dressent un compte rendu de leur travail devant les habitants. Bilan de la voirie, des associations, des rénovations en cours… on y parle de choses très pratiquo-pratiques qui intéressent directement les gens. »
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