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[Portrait] Développement local

Le portrait : Denis Palluel, un oiseau politique rare

Publié le 31/10/2022 • Par Judith Chetrit • dans : France

Denis Palluel
D. Olivré
Au large du Finistère, le maire d’Ouessant est devenu, au cours de ses cinq mandats, le chef de file des élus insulaires dont il vante l’action en mode débrouille.

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On s’y attendait : le bateau qui brasse une houle mousseuse jusqu’à ­Ouessant est peuplé d’ornithologues amateurs. Leurs bottes de caoutchouc arrivées sur la terre ferme, leurs jumelles et autres téléobjectifs dévorent l’horizon, un pourtour tapissé de falaises et de buissons. Les phares et les moutons en liberté ne sont jamais très loin. L’île bretonne, à la forme d’une pince de crabe, est un repaire d’aspirants « cocheurs » des oiseaux migrateurs les plus rares. A bord de sa camionnette blanche stationnée devant la mairie, ­Denis ­Palluel, 62 ans, n’a pas enfilé de tenue camouflage.

Cet ancien prof ne s’étonne plus de ces scènes de pied de grue et de quête, qui se répètent chaque mois ­d’octobre. Elles continuent une saison estivale où la population simultanée quadruple jusqu’à atteindre 3 000 personnes, soit la démographie de cette île de 15 kilomètres carrés il y a un siècle.

Sur le tas

Un maire qui en est à son ­cinquième mandat consécutif depuis 1995 peut-il passer pour un oiseau politique rare ? Ce Marseillais de naissance, grandi à ­Sochaux­ et arrivé à ­Ouessant pour débuter l’enseignement au début des années 80, assure que ce mandat est le dernier. « Je suis quelqu’un qui doute en permanence, je me demande si je ne fais pas le mandat de trop, si je fais bien les choses », affirme-t-il, un café fumant devant lui. « Il a beaucoup de capacités », résume Jean Gouzien, conseiller municipal, qui ne nie pas des désaccords. « J’ai appris sur le tas. Mais quand vous avez un territoire fini dont vous voyez visuellement les limites, vous avez l’impression de gérer une terre. Ce n’est pas fictif », lance l’édile qui a justement formé des collégiens en histoire et en géographie jusqu’à sa retraite, « il y a deux rentrées ».

Nouvel élu à la région, il défendait, il y a quelques jours, un nouveau plan Etat-région de 10 millions d’euros pour les îles courant jusqu’à 2027. Ce fervent promoteur de la dotation communale ­d’insularité, votée en loi de finances, en 2017, rappelle à qui l’écoute le surcoût de charges induites par l’éloignement, comme la gestion d’une déchetterie et d’une station d’épuration. « J’ai le budget d’une commune de 2 000 habitants [pour 846 recensés par l’Insee, ndlr] », compare-t-il, au vu des 2 millions d’euros de fonctionnement.

Dernière victoire nationale qui drainera d’éventuelles adaptations et dérogations : la reconnaissance par la loi « 3DS » de « la spécificité et de l’importance des petites îles métropolitaines de ­Manche et ­d’Atlantique », ­rassemblées, notamment, dans l’Association des îles du Ponant, que ­Denis ­Palluel présidait de 2008 à 2021. Face à un marché immobilier qui flambe, une première application pourrait être l’inscription en zone tendue, habituellement réservée aux villes de plus de 50 000 habitants. Car, avec peu de zones constructibles et quasiment la moitié de résidences secondaires, Ouessant­ est devenue le théâtre d’un chevauchement de préoccupations, et pas uniquement générationnelles. « Il faut aimer les ennuis pour être maire d’une île ! Tout est plus compliqué », avance son ami, l’ex-maire de ­Molène, ­Daniel­ ­Masson.

Eviter l’hibernation

Sur d’autres îles, la formation des conseils municipaux s’est trouvée singulièrement transformée par l’arrivée de personnes qui n’y habitent pas à l’année. Pourtant, l’accès au logement est capital pour y ancrer des actifs. Denis Palluel vient précisément de récupérer les clés de deux logements municipaux qui ont été refaits ; la commune en gère une cinquantaine.

Dans le rétroviseur d’autres projets initiés : l’ouverture d’une distillerie, l’installation de deux éleveurs et d’un maraîcher, la mise à disposition d’un hangar agricole. Surtout éviter l’hibernation et l’image d’une île confetti figée.

Depuis quelques années, faute de raccordement au réseau électrique du continent, l’investissement dans la transition énergétique a occupé le devant de la scène et, avec lui, la figure du maire. Une hydrolienne et des panneaux solaires sont en activité pour compenser la centrale au fioul à la production d’électricité bien trop carbonée.

L’installation d’une éolienne terrestre à l’entrée de l’île, objet d’un recours devant le tribunal administratif, a causé quelques remous avec une pétition de plus de 3 000 signatures et le lancement d’un collectif d’opposants « vent debout » contre la menace pour la biodiversité et le manque de concertation mais réticent à en faire une opposition personnelle. « Le maire déplore, à juste titre, la difficulté à mener certains projets sur une île perçue tantôt comme un laboratoire d’innovation, ­tantôt comme un sanctuaire à protéger », peut-on lire dans le récent rapport de la chambre ­régionale des comptes, qui a pointé « de nombreuses insuffisances » dans la gestion de la commune. Denis­ ­Palluel a encore du mal à en digérer les conclusions. « Une forme d’atteinte à la liberté d’administration des communes », tempête-t-il.

Mieux que le 49.3

L’homme, hâbleur quand il s’agit de son potager, ne correspond pas au genre prétendument taiseux des îliens. Le mantra de ce père de cinq enfants : « Ouessantins, gardez votre mauvais caractère. » Idéalement avec de l’humour. Denis­ ­Bredin, directeur de l’Asso­ciation des îles du Ponant, se souvient de sa pique lancée avec aplomb à Manuel­ Valls durant une visite de l’ex-­Premier ministre en 2015. « Ouessant, c’est facile, c’est la latitude 48.45. Mieux que le 49.3 ! » Comme une allusion à son adhésion au Parti socialiste qu’il n’a pas renouvelée après la présidence Hollande.

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