[Fougères, Ille-et-Vilaine, 20 600 hab.] A Fougères, les personnes isolées et sans ressources ne sont pas mises en terre dans le carré des indigents (ou terrain commun). Leurs sépultures sont disséminées dans le cimetière, comme pour tout le monde. C’est l’un des piliers de la charte départementale, signée par la ville, qui comporte cet engagement : « Tout être humain a droit au respect, même après la mort, et donc a le droit à des obsèques dignes et à une sépulture décente. »
En adhérant à cette charte, Fougères s’engage à ne pas stigmatiser. « Toute commune, tenue de financer ces obsèques, choisit souvent un carré des indigents dans le bas-fond du cimetière, précise Béatrice Biet, directrice de l’administration générale et de la citoyenneté à la mairie. Notre démarche est différente : elle individualise l’intervention et ne prend pas en compte le fait que cette famille n’avait pas de ressources. »
Plaque d’identification
« Le carré des indigents est interdit dans notre vocabulaire, affirme le collectif Dignité cimetières. Cela met la personne à l’écart. » Ce collectif, représenté par la CLCV (Association consommation, logement et cadre de vie), né en 2009 sous l’impulsion de celui de Rennes, travaille main dans la main avec le CCAS et le service de la citoyenneté (lire ci-dessous). « Quand un décès survient, nous demandons à être avertis assez en amont pour passer une annonce dans “Ouest-France”, avec qui nous avons un accord, indique le collectif, qui accompagne entre deux et six défunts chaque année. En voyant l’annonce, des personnes apparaissent aux obsèques. Une femme, par exemple, qui n’avait pas vu son père depuis vingt-huit ans… »
Autre prérequis de la charte : l’aménagement
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