Réponse du ministère de la Transition écologique : Les réseaux de chaleur constituent un vecteur essentiel de décarbonation par le développement des énergies renouvelables et de récupération :
- DĂ©veloppement de la biomasse : les rĂ©seaux de chaleur permettent d’affranchir l’usager final des contraintes liĂ©es Ă la manipulation de la biomasse et s’appuient sur des installations de production d’Ă©nergie de taille significative qui permettent une meilleure maĂ®trise des Ă©missions polluantes,
- Développement de la géothermie profonde et intermédiaire,
- Acheminement de la chaleur fatale, provenant typiquement des usines d’incinĂ©ration.
Des objectifs ambitieux sont prĂ©vus par la loi relative Ă la transition Ă©nergĂ©tique pour la croissance verte du 17 aoĂ»t 2015 qui a fixĂ© un objectif de multiplication par cinq de la quantitĂ© de chaleur et de froid renouvelables et de rĂ©cupĂ©ration livrĂ©e par les rĂ©seaux de chaleur et de froid entre 2012 et 2030 et par la programmation pluriannuelle de l’Ă©nergie qui identifie les trajectoires d’incorporation des sources de chaleur renouvelable et rĂ©cupĂ©rĂ©es et les moyens d’atteindre cet objectif qui suppose Ă©galement de raccorder de nouveaux abonnĂ©s. Entre 2012 et 2020, c’est une multiplication par deux qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e.
Cet objectif s’atteint en :
- verdissant les rĂ©seaux de chaleur. Avec une part d’Ă©nergies renouvelables et de rĂ©cupĂ©ration de l’ordre de 59 % en moyenne dans les rĂ©seaux en 2020, la France est Ă la 6ème place en Europe (exemples : 73 % en Suède, 59 % au Danemark, 11 % en Allemagne, 4 % en Pologne).
- étendant les réseaux de chaleur et de froid, avec 5% des besoins de chauffage couverts, la France est à la 20ème place en Europe (exemples : 64 % au Danemark, 51 % en Suède, 41 % en Pologne, 14 % en Allemagne).
La France doit dĂ©velopper son linĂ©aire de rĂ©seau, et par suite les raccordements. En ce qui concerne le verdissement des rĂ©seaux de chaleur, la dĂ©carbonation des rĂ©seaux de chaleur a Ă©tĂ© importante (en 2020 : les rĂ©seaux de chaleur ont livrĂ© 15,3 TWh de chaleur issue de sources renouvelables et de rĂ©cupĂ©ration : biomasse 22,8 %, gĂ©othermie 5,6 %, chaleur fatale issue du traitement thermique des dĂ©chets 27,3 %) et nĂ©cessite d’ĂŞtre poursuivie, en tournant dĂ©finitivement la page du charbon, et en commençant Ă attaquer les consommations de fioul et les rĂ©seaux principalement alimentĂ©s par du gaz naturel.
En ce qui concerne l’extension des rĂ©seaux de chaleur, entre 2012 et 2020, le nombre de bâtiments raccordĂ©s aux rĂ©seaux de chaleur a progressĂ© de 65 avec en moyenne environ 1870 bâtiments raccordĂ©s par an.
Pour le parc de bâtiments raccordĂ©s aux rĂ©seaux de chaleur en France, une diminution de la consommation Ă©nergĂ©tique persiste partant d’une moyenne de 894 MWh par bâtiment raccordĂ© en 2012 pour arriver Ă 684 MWh par bâtiment raccordĂ© en 2020 grâce Ă l’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique.
Ces premiers rĂ©sultats sont obtenus notamment par l’action de l’Agence de l’environnement et de la maĂ®trise de l’Ă©nergie avec le fonds chaleur dont le budget a Ă©tĂ© renforcĂ© ces deux dernières annĂ©es avec un montant annuel de 350 millions d’euros depuis 2020 et qui sera augmentĂ© de 20 millions d’euro en 2022 et donc porte Ă 370 millions d’euros.
Pour atteindre l’objectif 2030, et en supposant un taux ENR&R de 65 % en 2030 et une amĂ©lioration de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique d’encore 30 % sur la dĂ©cennie Ă venir, il faudrait que le nombre de bâtiments raccordĂ©s chaque annĂ©e double (environ 3560 nouveaux bâtiments chaque annĂ©e). Le rythme actuel est donc insuffisant. Le classement automatique des rĂ©seaux de chaleur majoritairement renouvelables, qui prendra effet en 2022 devrait permettre Ă ces rĂ©seaux de se densifier, au fur et Ă mesure des constructions de nouveaux bâtiments et des renouvellements de chauffage des bâtiments existants : en effet, aussi bien pour les bâtiments rĂ©sidentiels que tertiaires, ces bâtiments s’ils sont situĂ©s dans des pĂ©rimètres de dĂ©veloppement prioritaire seront sauf dĂ©rogation motivĂ©e dans l’obligation de se raccorder au rĂ©seau de chaleur.
Dans le cadre du Plan de libĂ©ration des Ă©nergies renouvelables qui avait pour but d’accĂ©lĂ©rer le dĂ©ploiement des Ă©nergies renouvelables en simplifiant leur cadre rĂ©glementaire et incitatif, le ministère de la Transition Ă©cologique et solidaire, a lancĂ© en mars 2019 un groupe de travail « RĂ©seaux de chaleur et froid renouvelables ».
Celui-ci a rĂ©uni les acteurs de la filière pour identifier et lever les freins au dĂ©veloppement du secteur et les conclusions de ces travaux ont dĂ©bouchĂ© sur 25 actions concrètes qui ont Ă©tĂ© mises en Ĺ“uvre et pour certaines qui s’inscrivent sur la durĂ©e.
Concernant la crĂ©ation de rĂ©seaux de chaleur, une action issue de groupe de travail est en cours – opĂ©rĂ©e par l’association des acteurs territoriaux de la gestion de l’Ă©nergie et des dĂ©chets AMORCE et le centre d’Ă©tudes et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilitĂ© et l’amĂ©nagement (CEREMA) sous le pilotage de l’Agence de la transition Ă©cologique, anciennement Agence de l’environnement et de la maĂ®trise de l’Ă©nergie (ADEME) – pour convaincre les communes de plus de 10 000 habitants sans rĂ©seaux (ou avec un rĂ©seau couvrant une petite partie du territoire) de crĂ©er un rĂ©seau (ou un rĂ©seau complĂ©mentaire).
La crĂ©ation de rĂ©seaux de chaleur est indispensable pour atteindre les objectifs de la France en matière d’Ă©nergie renouvelable et de dĂ©carbonation. Cette action sera complĂ©tĂ©e en 2022 par un appel Ă projets pour accĂ©lĂ©rer la crĂ©ation des rĂ©seaux dans les collectivitĂ©s de moins de 50 000 habitants avec une offre de financement des Ă©tudes de faisabilitĂ© Ă hauteur de 90 %.
MaPrimeRenov’ et les certificats d’Ă©conomie d’Ă©nergie via la prime Coup de pouce chauffage permettent d’aider les bâtiments rĂ©sidentiels et tertiaires Ă se raccorder aux rĂ©seaux de chaleur vertueux et la rĂ©glementation environnementale des bâtiments neufs prĂ©voit des exigences spĂ©cifiques pour les bâtiments qui se raccordent aux rĂ©seaux de chaleur afin d’accompagner la filière dans l’augmentation de la part des Ă©nergies renouvelables et de rĂ©cupĂ©ration dans son mix Ă©nergĂ©tique.
Enfin, la crĂ©ation de rĂ©seaux de froid est Ă©galement essentielle pour prĂ©venir l’installation massive de climatisation et l’aggravation des ilots de chaleur urbain. La France dispose de belles rĂ©alisations et projets de rĂ©seaux de froid renouvelable, sur l’eau de Seine Ă Paris, avec le froid de la MĂ©diterranĂ©e Ă Marseille, avec le froid du lac d’Annecy, avec la gĂ©othermie Ă la Martinique (projet), etc.
La prĂ©paration des prochaines stratĂ©gie nationale bas carbone (SNBC) et programmation pluriannuelle de l’Ă©nergie (PPE) sera l’occasion d’organiser une concertation sur les rĂ©seaux de chaleur et de froid renouvelables et de rĂ©cupĂ©ration pour tracer des trajectoires et approfondir les mesures Ă mettre en Ĺ“uvre pour les atteindre.
En parallèle de l’adoption dĂ©finitive de la stratĂ©gie française Ă©nergie climat (SNBC/PPE) d’ici 2024, les dispositions des projets des textes lĂ©gislatifs du paquet europĂ©en « Fit for 55 » qui impactent le secteur des rĂ©seaux de chaleur et froid devront aussi ĂŞtre transposĂ©es et pourront permettre une accĂ©lĂ©ration du dĂ©veloppement des rĂ©seaux.








