Selon une étude publiée en mars 2017 par Dell et l’Institut pour le futur, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore. Et il n’y a pas de raison pour que la FPT échappe à la règle. Quels emplois exerceront donc les agents territoriaux dans vingt, trente ou cinquante ans ? Sans doute de nouveaux métiers, qui n’écloront pas ex nihilo, mais émergeront plutôt à la faveur des transformations de fonctions déjà existantes.
« L’impératif de transition écologique devra sûrement irriguer l’ensemble des métiers. Et sur ce sujet, j’imagine moins l’apparition de fonctions totalement nouvelles qu’une évolution des périmètres des métiers ou une évolution sémantique. Par exemple, un responsable de l’économie circulaire assumera les fonctions actuelles de la personne chargée des déchets », projette Sébastien Maire, délégué général de l’association France Ville durable.
Avec le numérique, les fonctions de guichetier ou d’agent d’accueil évolueront également vers l’accompagnement des usagers les moins à l’aise dans le domaine. Et nombre de métiers vont intégrer dans leur action la gestion d’un lien permanent avec les habitants. « Cela va transformer la façon d’exercer et rendre les agents polycompétents. Par exemple, un jardinier sera plus dans la conception des espaces, la pédagogie et la médiation avec les visiteurs et les habitants », avance Cornelia Findeisen, directrice générale adjointe d’une intercommunalité et experte en innovation.
Enfin, de nouveaux métiers apparaîtront pour répondre aux enjeux qui se posent d’ores et déjà, notamment en matière de transitions écologique et sociétale.
1. Designer UX et UI
Les designers UX (qui s’intéressent à l’expérience utilisateur) et les designers UI (qui réfléchissent à la conception de l’interface produit) ne sont certes pas des métiers nouveaux, les entreprises y recourant déjà depuis quelques années. « En revanche, il existe très peu de designers UX en collectivités, puisqu’elles laissent la main au privé et aux éditeurs de logiciels. Or ce sont des compétences qui font vraiment défaut », assure Cornelia Findeisen. Cette experte en innovation estime que ces spécialistes pourraient utilement transposer l’approche design dans les démarches numériques des collectivités, « à la fois pour assurer le lien entre la direction des services informatiques et les métiers, mais aussi avec les attentes des citoyens ».
2. Responsable « sobriété »
Veiller à la sobriété dans toutes les dimensions de la collectivité, que ce soit en termes de fonctionnement de l’administration, de maîtrise des dépenses publiques, d’arbitrage sur le recours au numérique ou au papier selon l’impact environnemental de chaque usage, ou de consommations d’eau ou d’énergie… Voici des missions que Sébastien Maire imagine être réunies à l’avenir au sein d’une même fonction : celle de responsable de la sobriété.
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