Dans quel contexte remettez-vous aujourd’hui votre rapport sur les tiers lieux au gouvernement ?
En 2018 le gouvernement m’a confié la mission coworking appelant au développement des tiers lieux, qui a par la suite donné naissance au programme Fabrique des territoires ainsi qu’à France tiers lieux en 2019, afin de préfigurer ce que peut être un dispositif durable et pérenne. Le rapport que nous remettons à présent au gouvernement s’inscrit dans ce cadre et s’appuie sur les réponses de plus de 900 tiers lieux, dans un contexte de crise sanitaire qui a permis de regarder la résistance du modèle. Ce phénomène des tiers lieux en plein essor est très singulier, il est le plus important mouvement que la France a connu depuis les années 1960 à mon sens, avec à l’époque des MJC et un mouvement descendant (top-down) alors qu’il est cette fois-ci remontant (bottom-up), et est en train d’être intégré dans les processus institutionnels.
Une des grandes tendances qui se dégage du rapport est le rééquilibrage territorial de l’implantation des tiers lieux, avec pour la première fois une inversion et 52% tiers lieux situés en dehors des métropoles…
Il y a un double phénomène. Il y a tout d’abord une explosion du nombre de tiers lieux, passés de 1800 en 2018 à 2500 en 2021 et probablement à 3500 fin 2022. Et il y a d’autre part un rééquilibrage territorial qui marque sans doute le deuil d’une certaine idée, une dichotomie selon laquelle la vie ne serait bonne que dans les métropoles et terminée dans les territoires. Cela atteste d’un retour des territoires et des villes moyennes.
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Gazette des Communes