Plus que dix jours. Le 31 mai, la campagne officielle pour les élections départementales et régionales débute. Enfin ! Car la précampagne fut frustrante et exaspérante. Mais comment pouvait-il en être autrement, quand tant de facteurs jouaient contre elle ?
D’abord, la crise sanitaire bien sûr, qui complique tout, en particulier le travail de terrain des candidats. Et qui entrave ce moment de « pédagogie » rendant palpable, pour la première fois pour beaucoup d’électeurs, ce que font les régions et les départements.
Message brouillé
L’élection présidentielle ensuite, dans moins d’un an et qui, déjà, sature l’agenda politique. D’autant que la majorité présidentielle semble en avoir pris son parti : les deux scrutins à venir ne seront pas, non plus, ceux de son implantation locale. A défaut, ils serviront de levier pour poursuivre son travail de recomposition politique en fracturant les majorités régionales à droite de l’échiquier. Pour ajouter à ces difficultés, certains ténors des régionales ont déjà déclaré avoir les yeux, eux aussi, rivés sur la présidentielle, brouillant un peu plus le message, et les débats que devraient porter ces deux élections simultanées.
Dans cette grande confusion, le thème de la sécurité a, jusque-là, phagocyté les débats politico-médiatiques, alors même que régions et départements n’ont que peu de compétences en la matière. A l’inverse, ces collectivités sont en première ligne pour relever certains des plus grands défis du pays dans les années à venir.
Cartes rebattues
Les départements, échelon des solidarités, devront être inventifs pour répondre aux conséquences sociales de la crise sanitaire. Ils ont aussi les compétences pour assurer la cohésion territoriale du pays, bousculée par un exode métropolitain qui rebattra peut-être durablement les cartes de l’aménagement du territoire. Les régions, de leur côté, sont attendues sur la relance économique. Mais pas n’importe laquelle, puisqu’elle devra être compatible avec les impératifs de la transition écologique. Sur ces sujets déterminants, il est plus que temps que les candidats formulent leurs projets et que, le 31 mai, la campagne électorale se remette sur ses rails.
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