Emmanuel Macron décide, les maires exécutent. Avec le deuxième confinement, l’hypercentralisation fait son retour. Sur le nouveau protocole sanitaire dans les établissements scolaires ou le maintien des activités après la classe, les élus municipaux n’ont pas leur mot à dire. Les écoles qui, rappelons-le, avaient été fermées en mars avant même de confiner l’ensemble de la population, doivent, cette fois-ci, rester ouvertes. Coûte que coûte.
Haro sur les grandes surfaces
Les commerces non alimentaires sont, en revanche, condamnés à baisser de nouveau leur rideau de fer. Et gare aux premiers magistrats qui prendraient des arrêtés dans le sens contraire… « Ils pensent qu’ils soutiennent les commerçants. En réalité, ils menacent la santé des Français », les sermonne le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Une déclaration qui met le feu à la maison maire.
Devant le tollé, le Premier ministre, Jean Castex, croit avoir trouvé la parade. Les grandes surfaces ne pourront plus vendre de livres, de vêtements, de jouets, d’électroménager, de décoration ou de produits liés aux arts de la table.
Coup d’épée dans l’eau
Cette injonction, digne des plus belles heures de l’économie administrée, ne rapportera pas un centime aux petits commerçants au bord de la banqueroute. Ces personnages, souvent influents dans leur localité, font le siège des hôtels de ville depuis des mois. Ils n’ont aujourd’hui plus que les yeux pour pleurer. La décision gouvernementale viendra un peu plus gonfler les caisses des géants de la vente en ligne qui font leur miel de la pandémie.
Un couac qui restera dans les annales de ce reconfinement. Si la situation ne s’annonçait pas aussi grave sur les fronts sanitaire et économique, on songerait volontiers à la phrase de Karl Marx : « Tous les grands événements se répètent pour ainsi dire deux fois : la première comme tragédie, la seconde fois comme farce… »
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