La route Centre Europe-Atlantique (RCEA) sera-t-elle placée sous concession privée ? C’est la question que doit trancher, d’ici à la fin du mois de juin, Nathalie Kosciusko-Morizet.
La ministre de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement prendra sa décision sur la base du débat public organisé cet hiver en Saône-et-Loire et dans l’Allier.
Elle disposera également d’un document qu’elle n’attendait pas : un contre-projet, élaboré par le conseil général de Saône-et-Loire, qui défend la gratuité de la RCEA grâce à un plan de financement actionnant un nouveau levier : l’écotaxe qui, à compter de 2013, sera versée par les poids lourds.
La RCEA, qui fait partie des axes structurants que l’Etat n’a pas transférés, relie la façade ouest de la France à l’est de l’Europe. En Saône-et-Loire, où elle s’étend sur 150 km construits il y a une cinquantaine d’années, la RCEA voit transiter jusqu’à 25 000 véhicules par jour (dont 40 % de poids lourds). Elle est devenue l’une des routes les plus meurtrières de France.
Plusieurs centaines de millions d’euros sont aujourd’hui nécessaires pour la sécuriser en la portant, sur tout le parcours, à 2×2 voies. Le chantier, qui a débuté dès les années 90, n’est aujourd’hui toujours pas achevé, pour des raisons purement économiques que Dominique Bussereau, l’ancien ministre de l’Equipement et des transports, s’est proposé de lever dès 2009 par la privatisation de la branche sud de cette route, entre Mâcon et Montmarault.
550 millions d’euros maximum – Dans son contre-projet de 20 pages remis à la ministre, le département propose une alternative qui garantirait une route gratuite à l’horizon 2017.
Il chiffre le coût de l’investissement à 550 millions d’euros maximum (sur la base du coût observé à la construction des derniers tronçons qu’il a majoré de 10 %).
Une somme inférieure aux chiffres avancés par l’Etat.
Le financement, par le biais d’un emprunt qui sera remboursé par la perception de l’écotaxe, reçoit l’assentiment de nombre d’élus, en Saône-et-Loire.
A commencer par celui du député Gérard Voisin, qui est également le secrétaire national de l’UMP en charge des politiques européennes des transports.
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