Le débat autour de l’application StopCovid, qui devrait permettre de faciliter l’identification des cas contact utilisant l’application grâce à la technologie Bluetooth, montre l’importance de la question de la confiance dans les acteurs publics pour la gestion des données personnelles.
Un sondage commandé par l’Observatoire Data Publica, réalisé par Harris auprès 1051 Français (1), montre que si les Français interrogés sont partagés sur la pertinence de l’application (59 % sont plutôt favorables à la démarche, et 49 % seraient prêts l’installer), ils sont moins nombreux à avoir confiance dans l’utilisation des données associées (54 % de « pas confiance »).
En effet, si plus de la moitié des Français interrogés se disent prêts à installer l’application StopCovid et sont favorables à son utilisation, 46% seulement ont tout à fait confiance ou plutôt confiance dans l’utilisation des données recueillies. 28% des sondés n’ont pas du tout confiance dans l’utilisation de ces données, et 12 % ont tout à fait confiance.
« Les chiffres démontrent très clairement que, quelles que soient les garanties juridiques ou techniques affichées, l’acceptation d’un usage massif des données des citoyens passe par la confiance dans les usages qui en sont faits. Et cette confiance ne se décrète pas », commente Jacques Priol, président de l’Observatoire Data Publica qui a commandé ce sondage.
Une attente d’information
Une défiance qui se retrouve de manière plus générale puisque, toujours selon le même sondage, deux tiers des Français interrogés s’estiment mal informés sur l’utilisation des données personnelles par les acteurs publics, que ce soit l’Etat, les collectivités locales ou les réseaux de transport.
Un peu moins de deux-tiers des sondés aimeraient ainsi plus d’informations sur la manière dont ces données sont utilisées, avec en tête leur anonymisation et les modalités de contrôle par l’opérateur, mais également par la CNIL.
Joël Gombin, membre de l’Observatoire prévient : « Il faut que les citoyens soient associés à la définition des objectifs d’intérêt général et impliqués dans les dispositifs de collecte et d’utilisation des données. Il faut de la transparence dans les processus, comme dans les données. A défaut, la défiance peut s’installer et avec l’explosion des nouveaux usages, les acteurs publics seront autant rejetés que les GAFA. »
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Notes
Note 01 Sondage auprès de 1051 Français représentatif de la population française et membres de l'access panel Harris Interactive dans le cadre de l'Observatoire Covid-19, réalisé tous les jours par l'institut. Retour au texte