La transformation numérique a eu de fortes répercussions sur nos modes de vie et notre manière de consommer les services. Les banques font partie des entreprises touchées par ce phénomène, devant répondre à la fois à une évolution des comportements et à une demande d’instantanéité, alors que l’émergence des fintech (technologies financières, ndlr) chamboule les processus existants.
Effectuer un virement bancaire depuis son smartphone ou échanger avec un conseiller par chat sont devenus pour beaucoup la nouvelle norme concernant leurs besoins bancaires. Cette mutation des comportements bancaires tend à accélérer le phénomène de disparition des agences, dont le nombre a diminué de 14,9 % entre 2009 et 2016. Si les banques ont invoqué comme raison la baisse de fréquentation des agences au profit de la banque en ligne, le manque de rentabilité des agences en est une conséquence directe.
Pourtant, la disparition des agences a un impact désastreux dans certaines communes qui offrent des services de proximité, facteurs de socialisation optimisant le maillage territorial. Parmi ces services, le retrait d’argent sur automate bancaire reste un appui économique assurant l’accès aux espèces et permettant de favoriser les commerces adjacents. Leur disparition ne ferait qu’accentuer un isolement social et conduire à un déclin démographique.
L’exemple de Clichy-sous-Bois, une ville de 30 000 habitants en région parisienne qui dispose de seulement deux automates et plus d’agence bancaire, laisse craindre le pire pour des communes plus rurales qui ressentent déjà l’isolement.
Les pouvoirs publics réfléchissent à des solutions de « cashback » grâce auxquelles les commerçants peuvent remettre des espèces à toute personne effectuant des achats par carte bancaire. Mais encore faut-il que les commerçants aient une couverture internet.
La préoccupation est assez importante pour que le Sénat intervienne et adopte, en novembre dernier, une proposition de loi visant à lutter contre la désertification bancaire et à faire face à la fermeture croissante de distributeurs automatiques.
Il n’est pourtant pas question de remettre en question le processus de transformation numérique des banques, qui reste pour elles un vecteur de développement, mais elles doivent réfléchir à comment associer maillage territorial et digitalisation des processus pour les intégrer dans un parcours client optimal pour tous.Les automates bancaires ont un rôle central à jouer pour contrer la désertification.
Bien plus que de simples distributeurs d’espèces, les 53 000 « points de contact » existant en France peuvent soutenir l’activité économique des communes dont les commerces subsistent grâce aux espèces et limiter l’isolement. Au-delà de tâches bancaires telles que le retrait, le dépôt d’espèces ou de chèques, les automates peuvent endosser un nouveau rôle et devenir de véritables points de contact pour des services sociaux tels que le règlement des impôts, de factures comme le gaz et l’électricité, ou encore le rechargement des cartes de transport.
* Diebold Nixdorf est une entreprise qui évolue dans le secteur des automates bancaires.
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