[Bretagne, 4,6 millions d’hab.] De quoi faut-il s’étonner le plus ? Que l’entreprise agroalimentaire Cité marine, régulièrement soutenue dans ses investissements par le conseil régional de Bretagne (800 000 euros depuis 2014) soit passée de 420 à 1 200 salariés entre 2010 et 2018 ? Ou, qu’après avoir été sollicités pour pourvoir à 100 recrutements, le conseil régional de Bretagne et Pôle emploi aient déployé une formation sur mesure qui a conduit l’entreprise à embaucher 17 personnes étrangères récemment régularisées ?
« Le sujet était de trouver de la main-d’œuvre en agroalimentaire », se souvient Raymond Le Deun, préfet du Morbihan. Sollicité en septembre 2016 par le PDG de Cité marine, il met en place un groupe de travail qui se réunit chaque mois pendant un an et demi. L’usine sort de terre, les trois agences Pôle emploi de Lorient sont mobilisées et l’entreprise engage deux agences d’intérim. Mais il manque une vingtaine de salariés et il faut affronter le problème de fond : le métier d’ouvrier dans l’agroalimentaire, avec ses horaires décalés, ses petits salaires et ses conditions de travail difficiles n’attire pas. « Nous avons donc travaillé à lever les freins comme la mobilité, la notoriété de l’entreprise ou les stéréotypes sur les métiers », précise le préfet.
Les discussions débouchent sur la nécessité de recourir à une main-d’œuvre étrangère, en séjour régulier en France. « Nous ne pouvons pas intégrer quelqu’un qui ne parle pas français », prévient Céline Leroux, DRH de Cité marine. Alors, la région Bretagne, Pôle emploi et l’organisme de formation Ibep conçoivent et financent une formation en français à objectif spécifique pour l’industrie agroalimentaire : 420 heures de français et deux périodes de quinze jours de stage en entreprise. L’Ibep et Cité marine élaborent un lexique de 600 mots que les stagiaires mettent en application lors de travaux pratiques.
Covoiturage de proximité
Le conseil régional mobilise ATE, un dispositif sur mesure lancé en 2012, destiné à financer des formations directement liées aux besoins de recrutement des entreprises d’un secteur géographique. Le coût de la formation est pris en charge par Pôle emploi et la région (110 800 euros), cette dernière assumant, en outre, la rémunération des stagiaires (36 000 euros). « Les ATE permettent des formations cousues main pour
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