Réponse du ministère de la justice : La médiation, qui constitue un des modes alternatifs de règlement des différends, apparaît comme un instrument efficace pour prévenir la judiciarisation de certains litiges. La loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle a ainsi entendu développer le recours à la médiation en prévoyant notamment la possibilité pour les parties, parmi lesquelles les collectivités territoriales, de pouvoir en dehors de toute procédure juridictionnelle, organiser une mission de médiation et désigner la ou les personnes qui en sont chargées (art. L. 213-5 du code de justice administrative).
La loi du 18 novembre 2016 prĂ©citĂ©e a Ă©galement créé un nouveau dispositif d’expĂ©rimentation en matière de mĂ©diation prĂ©alable dans les litiges de la fonction publique et ceux relatifs aux prestations, allocations ou droits attribuĂ©s au titre de l’aide ou de l’action sociale, du logement ou en faveur des travailleurs privĂ©s d’emploi. Pris en application de cette loi, le dĂ©cret n° 2018-101 du 16 fĂ©vrier 2018 impose donc, Ă peine d’irrecevabilitĂ©, la saisine d’un mĂ©diateur avant l’introduction d’un recours devant la juridiction administrative. Ce dispositif expĂ©rimental est applicable Ă certaines dĂ©cisions administratives relatives Ă la situation personnelle d’un agent public ainsi qu’Ă des dĂ©cisions en matière de prestations sociales et dans un nombre limitĂ© de circonscriptions dĂ©partementales, dĂ©fini par arrĂŞtĂ©s.
Les collectivitĂ©s territoriales ne sont pas absentes de cette expĂ©rimentation dans la mesure oĂą ces dernières peuvent, de manière volontaire, signer avec le centre de gestion de la fonction publique territoriale compĂ©tent, une convention afin de lui confier la mission de mĂ©diation prĂ©alable obligatoire en cas de litige avec un de leurs agents. À ce jour, plusieurs centaines de conventions ont Ă©tĂ© signĂ©es et de nombreuses sont en cours de dĂ©libĂ©ration, les collectivitĂ©s territoriales pouvant adhĂ©rer Ă ce dispositif jusqu’au 31 dĂ©cembre 2018. Les dĂ©partements sont Ă©galement concernĂ©s s’agissant des recours contentieux formĂ©s contre les dĂ©cisions relatives au revenu de solidaritĂ© active, la mĂ©diation prĂ©alable obligatoire Ă©tant alors assurĂ©e par les dĂ©lĂ©guĂ©s territoriaux du DĂ©fenseur des droits. Il est prĂ©maturĂ© de tirer un quelconque bilan de cette expĂ©rimentation qui est entrĂ©e en vigueur le 1er avril 2018. Toutefois, elle fera l’objet d’une attention particulière. À cet effet, les mĂ©diateurs intervenant au titre de cette expĂ©rimentation doivent Ă©tablir des rapports d’activitĂ©s annuels qui seront transmis aux ministres intĂ©ressĂ©s ainsi qu’au vice-prĂ©sident du Conseil d’État. Ils devront y indiquer le nombre de saisines ayant abouti Ă une rĂ©solution totale ou partielle du litige, le nombre de mĂ©diations infructueuses ainsi qu’y exposer les Ă©ventuelles difficultĂ©s rencontrĂ©es.
Sur la base de ces rapports d’activitĂ©s, un rapport d’Ă©valuation Ă©tabli par la ministre de la justice sera communiquĂ© au Parlement au plus tard six mois avant l’expiration de l’expĂ©rimentation afin d’envisager une Ă©ventuelle gĂ©nĂ©ralisation du dispositif. Enfin, en dehors de ce dispositif expĂ©rimental et de toute procĂ©dure juridictionnelle, les collectivitĂ©s territoriales sont libres de mettre en place des mĂ©canismes de mĂ©diation au sein de leurs structures dans le cadre des litiges pouvant les opposer aux usagers.
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