En 2019, les pôles de compétitivité entreront dans la phase 4. « Nous pensons que nous avons une marge de manœuvre [pour les entreprises françaises] importante vis-à-vis de l’Europe », a expliqué Thomas Courbe, directeur général de la direction générale des entreprises durant la convention « Coordination Etat-Régions pour une politique d’innovation efficace », organisée par l’Association française des pôles de compétitivité (AFPC) et l’Association nationale de la recherche technologique (ANRT), le 30 novembre.
L’Union européenne est en effet un marché de 500 millions d’habitants. Une force que n’exploite pas assez la France. Concernant les fonds destinés aux entreprises, l’Hexagone fait en effet moins bien que ses voisins. Mais pour cela, il faut se coordonner.
« On ne va pas envoyer des PME n’importe comment au niveau européen », rappelle Vincent Marcatté, président du Pôle de compétitivité Images et Réseaux. Les conditions imposées par l’Union peuvent en effet être drastiques, poursuit-il : « Certaines PME donnent 25 000€ à un consultant pour un projet européen mais se retrouvent finalement face à 140 candidats pour seulement 3 sélectionnés : c’est une perte sèche pour l’entreprise ! »
L’union fait la force
D’où l’intérêt de se regrouper pour partir à l’assaut de Bruxelles. Et pour cela, il faut aussi que les pôles de compétitivité soient plus forts. Début 2019, le Premier ministre Edouard Philippe devrait annoncer la nouvelle liste des pôles de compétitivité, qui seront moins nombreux qu’auparavant du fait de regroupements.
« C’est la coordination qui fera la différence, souligne Jean-Luc Beylat, président de l’AFPC. Il faut se parler car la politique d’innovation est une politique systémique. » Mais pour que cela débouche sur des financements européens, il faudra rentrer dans les cases de Bruxelles, « c’est le problème de fond », selon Hubert Tardieu, conseiller de Thierry Breton, le président de l’ANRT.
Quitte à se positionner sur des secteurs encore sans aides européennes. « Aucune région française ne s’est positionnée au niveau européen sur l’intelligence artificielle, rapporte Marc Pattinson, consultant innovation et coordinateur de la plateforme European Cluster Collaboration. Certes, il n’y a pas de financements aujourd’hui, mais il y en aura un jour… » Et les premiers servis seront alors les régions roumaines, allemandes ou espagnoles qui ont déjà entamé un travail avec les instances européennes…
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