« C’est le Laos ! » Le député de l’Ardèche Hervé Saulignac (PS) n’y va pas par quatre chemins quand il s’agit de décrire l’état catastrophique du réseau téléphonique dans sa circonscription : des liasses de câbles téléphoniques amoncelées de manière anarchique sur certains poteaux des bourgs-centres ou jonchant les fossés sur des kilomètres, des poteaux par terre sur les routes… « A certains endroits, ça ressemble à des villages du Vietnam ou du Laos, où j’étais il y a trois mois. Nous arrivons à un niveau de dysfonctionnement inédit », martèle l’élu.
Comment mesure-t-il l’ampleur du problème ? Quasi tous les maires de sa circonscription lui ont fait part de soucis survenus dans les douze derniers mois. « Et je ne parle pas des interruptions de moins de quarante-huit heures, mais des coupures de plusieurs semaines. Il y en a plusieurs centaines. Une caserne de pompiers a passé huit jours sans téléphone ni internet. L’excuse des intempéries est bidon, dans le passé il suffisait de deux à trois jours pour réparer », souligne-t-il.
« Orange ne répond plus », titrait en pleine page l’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne », début novembre. « Dans un village, c’est une dame de 90 ans qu’il a fallu déménager car la téléassistance ne fonctionne plus. Les habitants, désemparés, s’adressent aux maires, et ceux-ci aux députés. J’ai alerté Stéphane Richard, PDG d’Orange, et le président de l’Arcep, car cela représente une mission du service universel », proteste le député de la Mayenne, Yannick Favennec (UDI).
Frappés par la foudre
En juin dernier, à la suite d’autres signalements d’utilisateurs et de collectivités, l’Arcep a ouvert une instruction relative à un éventuel manquement de la société Orange à son obligation en matière de qualité de service du service universel dont elle est délégataire. « Cette instruction a permis de confirmer la dégradation progressive de cette qualité », a indiqué le gendarme des télécoms, se référant aux valeurs cibles fixées par arrêté et non atteintes.
Auditionné par les députés de la commission des affaires économiques le 19 septembre, Stéphane Richard a
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