Taxis +73%, entreprises générales du bâtiment +27%, infirmiers, réparation automobile et matériel agricole +23%, restauration +21%, voilà le podium pour la gamme de proximité. Une étude réalisée par le pôle Base permanente des équipements et le pôle Synthèses locales, de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) montre que sur la période 2012 à 2017 le nombre de points d’accès à des services à la population a augmenté et détaille les résultat par gamme de services, par régions et par services.
La suite du classement donne les sages-femmes +60% et, dans un mouchoir de poche, école de conduite, pédicure, podologue, magasin d’optique et orthophoniste – de +16% à +19% – dans la gamme intermédiaire. Psychomotricien +99%, audioprothésiste +36% et spécialiste en gastro-entérologie ou hépatologie +27%, dans la gamme supérieure.
VTC et auto-entrepreneuriat dopent les chiffres
L’évolution de la gamme de proximité est nettement plus importante que celle des autres gammes, en nombre et en pourcentage, quel que soit la taille du territoire étudié (villes-centre des grands pôles, banlieues des grands pôles, couronnes et communes multi-polarisées des grands pôles, petites et moyennes aires, et communes isolées, hors influence des pôles).
« La gamme de proximité compte un plus grand nombre de points d’accès, il n’est donc pas surprenant que l’évolution, calculée en différence de nombre de points d’accès pour 100 000 habitants, soit plus forte dans cette gamme. Mais il y a un effet réel d’augmentation plus forte des équipements de cette gamme par rapport aux autres. Un certain nombre de services se sont beaucoup développées ces dernières années, notamment chez les artisans, dans le bâtiment, la restauration, les services de taxis. Le développement des VTC et la création du statut d’auto-entrepreneur a également un rôle, qui joue surtout dans les zones urbaines, plus que dans les villes petites ou moyennes et les zones rurales », explique le responsable du pôle Synthèses locales, Robert Reynard.
Les îles en tête, le Nord à la traîne
En ce qui concerne la répartition dans le territoire, les régions qui comptent le plus de points d’accès aux services sont la Corse, la Guadeloupe et la Martinique, suivies des régions de la moitié sud de l’Hexagone et l’Ile-de-France. La Réunion et la Guyane sont dans la médiane, puis viennent ensuite les régions de la moitié nord, avec les Hauts-de-France en queue de peloton.
« Le taux plus élevé du nombre de services par rapport à la population dans certains territoires moins peuplés s’explique par une différence de capacité ou de potentiel, qui n’est pas mesurée. Concrètement des territoires insulaires comme la Corse, la Martinique ou la Guadeloupe comptent plus de petits commerces et épiceries, alors que dans l’Hexagone il y aura des supérettes ou des supermarchés, cela peut expliquer le suréquipement apparent de ces territoires », explique Robert Reynard.
« L’impact du tourisme dans les régions du sud de la France et le maintien du petit commerce pour compenser l’éloignement dans les zones de montagne, peuvent expliquer la dichotomie entre la moitié sud et la moitié nord en termes de points d’accès », ajoute l’expert.
Références
Tous les résultats et des analyses région par région sont à lire sur le site de l’Insee.
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