Ce qui n’a pas du tout plu aux délégataires, qui contestent la présentation faite par la préfecture. « Il est totalement faux de dire que cette situation, dont nous nous félicitons par ailleurs, a été obtenue en augmentant les subventions directes de l’Etat aux organismes d’HLM », s’insurge Jacques Uguen, le président de l’ARO habitat Bretagne.
Chiffres à l’appui : en 2008, en Bretagne, la subvention moyenne de l’Etat, alors à son plus haut, était de 5.800 euros pour un logement social, soit environ 5% de son prix. En 2010, ce montant est tombé à 3.600 euros, alors que les coûts de construction ont augmenté, rappelle-t-il.
Volonté de discréditer le mouvement du logement social ?
Et cette tendance constatée en 2010 devrait s’accentuer cette année et les suivantes, selon les délégataires, qui estiment qu’à ce rythme, « la dotation de l’Etat va être inférieure au prélèvement ». « Nous assistons à une volonté manifeste de discréditer le mouvement du logement social, et le préfet n’a pas agi par hasard », dénoncent les représentants de l’ARO habitat Bretagne. Ils feront d’ailleurs entendre leur point de vue le 17 février 2011 lors de la réunion du comité régional de l’habitat, qui se tiendra en préfecture à Rennes.
De son côté, le Club Décentralisation et habitat Bretagne, qui regroupe :
- les 13 collectivités territoriales,
- les EPCI régionaux délégataires des aides à la pierre,
- le conseil régional,
- l’ADO,
- l’ARO,
- la Caisse des Dépôts (une association unique en France).
rappelle que les collectivités bretonnes ont consacré 40 millions d’euros au financement du logement social en 2010, contre 15 millions d’euros pour la part de l’Etat sur la même période.
Le flou sur le montant des prochaines contributions de l’Etat
Cette contribution est déjà appelée à diminuer en 2011, puisque le chiffre de 11,5 millions d’euros est avancé pour la région. « Et encore, on sait très bien qu’entre le montant annoncé et la somme effectivement versée par l’Etat, il existe une décote de 15 à 20% », souligne Guy Potin, membre du club Décentralisation & habitat en sa qualité de président d’Archipel Habitat et de vice-président de Rennes métropole chargé de l’habitat.
Le bras de fer ne fait que commencer et pourrait faire tache d’huile au niveau national.
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