Alors que la contestation sociale s’amplifie, la « séquence banlieue », comme l’appellent les communicants, s’invite dans l’agenda politique. Et entre même dans une phase décisive, celle des arbitrages et de l’action. Le calendrier est connu : un comité interministériel des villes se réunirait en mai pour accoucher d’un plan gouvernemental, et peut-être d’un projet de loi.
La « mobilisation nationale pour les quartiers », telle que l’a voulue Emmanuel Macron, sera-t-elle à la hauteur des espérances ? A ce stade, difficile de répondre tant le mystère reste entier sur les intentions de l’exécutif et les moyens qu’il entend engager. Mais une certitude s’impose : quarante ans après la naissance de la politique de la ville, et alors que le fossé demeure abyssal entre les villes et leurs banlieues, l’occasion de rétablir une confiance avec les habitants des territoires les plus pauvres de notre pays est unique.
Borloo, pièce maîtresse
Une occasion en or, même, compte tenu des atouts entre les mains du président. Pièce maîtresse : son éminence grise, Jean-Louis Borloo, missionné pour brasser les idées et nourrir le futur plan gouvernemental, bénéficie d’une cote de popularité hors norme. Par sa volonté de provoquer un « big bang institutionnel » fondé sur de nouveaux outils, des moyens massifs et une priorité à l’emploi et à la formation, l’ancien ministre de la Ville est parvenu à cristalliser tous les espoirs des maires de banlieue. Des élus pourtant échaudés à l’automne par des coupes franches dans leurs crédits.
Nécessaire soutien des élus
Mieux, les associations d’élus les plus concernées lui apportent un soutien total. Parmi elles, France Urbaine et l’Association des communautés de France appellent leurs adhérents à s’engager concrètement en signant un pacte de cohésion urbaine et sociale. Décevoir Borloo serait donc décevoir ses soutiens, dont l’UDI qui pèsera dans le vote de la révision constitutionnelle. Surtout, ce serait manquer encore une fois le rendez-vous d’une possible réconciliation nationale. Jean-Louis Borloo prévient : « Il ne faut pas se louper cette fois, sinon ce sera irréversible. »
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