« Les porteurs de projet vivent de grands moments de solitude ». Cette déclaration de Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, qui a présidé l’élaboration de la dernière étude proposée par la Fabrique écologique sur le sujet : « Gaz 100% renouvelables : comment impulser le mouvement maintenant ? » (1), résume bien l’état d’esprit actuel des acteurs de la filière méthanisation en France.
Conscient des difficultés, Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, a lancé un groupe de travail pour débloquer la situation. Le sujet est cependant complexe, car il mobilise de nombreux acteurs, publics et privés.
De leur côté, les collectivités souhaitent trouver les bons leviers pour développer cette production d’énergie. Elles s’appuient pour cela sur les fédérations professionnelles, les gestionnaires de réseau ainsi que les établissements bancaires. Il faut non seulement renforcer le soutien public et l’accompagnement dans la recherche de financement, mais aussi simplifier la réglementation et clarifier l’organisation entre les différents échelons, nationaux et locaux. Ce dernier point a été mis en exergue dans l’avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) sur la mise en œuvre de la loi de transition énergétique publié le 28 février 2018.
Un gisement reconnu et renouvelable
Dans une récente étude exploratoire, l’Ademe en partenariat avec GRDF et GRTgaz, enfonce le clou sur l’opportunité de se tourner vers cette technologie. Plusieurs scénarios sont proposés pour arriver à 100 % de gaz renouvelables à l’horizon 2050, dont 30 % par méthanisation.
Certes, nous en sommes loin, car la part du biogaz est actuellement inférieure à 1%. Mais on aurait tout à gagner à mobiliser tous les gisements de déchets organiques (résidus agricoles, déchets organiques des particuliers, boues de station d’épuration, etc). Et ainsi produire un gaz renouvelable qui permettrait de réduire notre impact climatique, de gagner en autonomie, créer des emplois locaux et améliorer notre balance commerciale (2).
Selon l’étude de l’Ademe, le potentiel pour la méthanisation repose en grande majorité sur le recours à de la biomasse issue de l’agriculture. Dans cette logique, la Fabrique écologique propose de concentrer les efforts sur le secteur agricole et de tenter de tripler le nombre de sites de méthanisation agricole d’ici le début de la décennie 2020.
Les propositions de la FNCCR
La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), qui participe au groupe de travail lancé par Sébastien Lecornu, vient de publier
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