A Lyon, Paris, Rouen, La Défense, Vincennes, Sète… Les expérimentations de navettes autonomes ont essaimé dans l’Hexagone depuis un peu plus d’un an. A chaque fois, les opérateurs en ont tiré un bilan positif : de nombreux voyageurs ont été transportés et leurs réactions concernant ce moyen de transport, qui pourrait déconcerter, ont été positives. L’afflux de délégations venues observer le service a également été noté. Pour les opérateurs, c’est l’un des quatre bouleversements à l’œuvre dans la mobilité (aux côtés de la mobilité électrique, partagée et connectée). Pas question donc d’être à la traîne par rapport à ses concurrents.
Une stratégie de marketing territorial
Pour les collectivités, organiser une expérimentation a, dans un premier temps, surtout une dimension symbolique. A chaque inauguration, les élus se plaisent à souligner que leur ville est à la pointe de l’innovation. « Il y a une stratégie de marketing territorial », autour des navettes autonomes analyse Philippe Cina, responsable du développement chez l’opérateur CarPostal. Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie, ne disait pas autre chose à Rouen en octobre dernier au lancement du Rouen Normandy Autonomous Lab : « derrière cela il est question d’attractivité, de rayonnement de la région. Avec cette initiative, on va parler de la Normandie ».
Mais progressivement, on « commence à sortir de la démonstration pour se faire plaisir et à rendre un vrai service aux voyageurs », estime Mathieu Dunant, directeur de l’innovation à la RATP. Après la nouveauté technologique, on se focalise sur les potentiels d’usage. « Dès le départ, nous pensions que nous tenions quelque chose d’utile. Mais suite aux premières expérimentations, nous en sommes désormais certains », estime Philippe Cina.Les tests ont ainsi montré que les navettes constituent une solution de mobilité appréciée des personnes ayant des difficultés à se déplacer, souligne Louise Piednoir, responsable des projets digitaux et innovation chez Keolis. Pour les autres, la vitesse de la navette (à peine plus rapide qu’un piéton le plus souvent), limite encore souvent son intérêt. Les opérateurs comptent aussi y avoir recours là où l’exploitation d’un bus n’est pas envisageable (trajet trop court, pas assez fréquenté, hors voirie…).
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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