Nommé personnalité qualifiée au sein du conseil scientifique sur les processus de radicalisation créé par un décret du 3 mai 2017, Antoine Jardin espère que cette instance amènera les politiques à « se décoller de l’actualité » et à saisir la complexité du phénomène.
Dans un entretien au Club prévention sécurité de la Gazette, l’auteur en 2015, avec le politologue Gilles Kepel, de « Terreur dans l’hexagone, genèse du djihad français », estime que le contre-discours officiel à la propagande terroriste est moins efficace que des interventions ciblées dans les écoles afin de traiter précocement les dérives.
Que peut apporter le conseil scientifique sur les processus de radicalisation pour lutter contre ce phénomène ?
L’objectif est d’avoir un espace de discussion entre des responsables politiques, des personnels administratifs et des personnes du monde académique, pour discuter autour de travaux parfois peu connus et peu diffusés en dehors du monde de la recherche. Il est en effet difficile d’amener certains acteurs publics à lire tout ce qui est écrit dans un format très académique sur ce thème, donc le fait d’avoir des échanges directs permettra sans doute de faire passer un peu plus rapidement certaines idées.
Cela permettra également de parler de travaux en cours qui ne sont pas encore publiés, d’accélérer la transmission, car les processus d’écriture et d’édition de la recherche ...
[80% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Club Prévention-Sécurité
VOUS N'êTES PAS ABONNé ?
Testez notre Offre Découverte Club Prévention-Sécurité pendant 15 jours
J’en profiteCet article fait partie du Dossier
Prévention de la radicalisation : la parole des chercheurs
Sommaire du dossier
- « Ce n’est pas céder à la délation que de signaler une personne radicalisée »
- Radicalisation : le gouvernement nomme un nouveau collège scientifique
- « Les signes de radicalisation ne sont pas toujours ceux que l’on croit »
- Qui sont les jeunes radicalisés ?
- « Maintenant que Daesh a perdu la guerre, le modèle s’écroule »
- Radicalisation : « Il n’y a pas assez de formations de haut niveau pour les élus locaux »
- Radicalisation : le psychanalyste Fehti Benslama déplore le simplisme du gouvernement
- Y a-t-il un djihadisme au féminin ?
- Radicalisation : comment faire le pont entre la recherche et les professionnels
- « Il faut investir beaucoup dans le traitement précoce de la radicalisation »
- Déradicalisation : le sociologue Gérald Bronner tire les leçons du centre de Pontourny
- Radicalisation : des chercheurs démontent les idées reçues
- « L’Etat islamique et le FN redonnent malheureusement de l’espoir à une génération en perte de sens »
- Sécurité, vidéosurveillance, radicalisation : le bilan sans concession du sociologue Laurent Mucchielli (2/2)
Thèmes abordés