Nommée personnalité qualifiée au sein du Conseil scientifique sur les processus de radicalisation créé en mai dernier, Géraldine Casutt s’est spécialisée sur la question du rôle des femmes dans le djihad. La chercheuse souligne que les femmes sont aujourd’hui « majoritaires parmi les mineurs impliquées dans la zone de conflit, comme parmi ceux qui ne sont pas partis et se radicalisent en Europe ».
Elle précise que la politique de prévention menée à destination de ces femmes ne doit cependant pas comporter un « biais de genre », car celles qui adhèrent aux thèses djihadistes ne sont pas des « victimes ».
Existe-t-il un profil type des femmes qui se radicalisent ?
Il y a une réelle diversification des profils. Le seul point qui distingue nettement les hommes des femmes est qu’aucune femme ne s’est pour l’instant radicalisée en prison, contrairement à ce que l’on peut observer chez les hommes.
Cependant, de plus en plus de femmes sont incarcérées pour des motifs liés au terrorisme. On peut donc se demander si, à l’avenir, la prison ne deviendra pas aussi un facteur de radicalisation chez les femmes.
L’État Islamique a-t-il développé une propagande spécifique destinée exclusivement aux femmes ?
Dans certains journaux de propagande, il y a parfois des articles particulièrement adressés aux femmes. Certaines d’entre elles sont par exemple interviewées pour encourager les ...
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Prévention de la radicalisation : la parole des chercheurs
Sommaire du dossier
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