Yves Pietrasanta, vice-président de la région Languedoc-Roussillon délégué au développement durable, à l’environnement et à l’énergie, a présenté le 9 décembre lors du salon Énergaïa à Montpellier les banquiers retenus pour un fonds d’investissement photovoltaïque de 400 millions d’euros. Il soutiendra, entre 2011 et 2014, des projets supérieurs à 3 kilowatt crête (donc hors projets des particuliers) émanant de maîtres d’ouvrages publics comme privés.
La région va travailler avec le groupe BPCE, à travers Banque Populaire du Sud et Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon qui interviendront chacun pour 50 millions, ainsi qu’avec un groupe composé du Crédit Agricole du Languedoc (chef de file) et du Crédit Agricole Sud Méditerranée, qui apportera 100 millions. Ces banques régionales au réseau très dense, critère du cahier des charges de la région, se sont engagées à former spécifiquement leurs conseillers bancaires.
Garantie régionale
Le fonds sera cofinancé par la Banque Européenne d’Investissement, qui ouvrira une ligne de crédit de 200 millions d’euros où pourront puiser les banques. « Le fonds photovoltaïque sera opérationnel juste après la signature de la convention le 4 février avec la Banque Européenne d’Investissement, indique Yves Pietrasanta. Le défi énergétique se gagnera au niveau des régions. » Le conseil régional garantira 25 % du prêt, afin d’améliorer les conditions faites aux porteurs de projet. « La garantie régionale ne concernera pas les centrales solaires au sol, précise Raphaëlle Viénot, chef de service Qualité de la vie à la direction de l’environnement de la région. Nous visons surtout des projets médians, entre 50 et 250 kWc, soit la majorité des dossiers. » Selon la région, le fonds devrait permettre la réalisation de 200 MWc supplémentaires. Avec 75 MWc déjà raccordés au réseau fin septembre, le Languedoc-Roussillon se place sur le podium des régions, derrière PACA et Rhône-Alpes.
Moratoire
Mais sur Énergaia, toute la filière photovoltaïque s’inquiétait du moratoire décidé le 2 décembre par le gouvernement pour « geler » les projets photovoltaïques supérieurs à 3 kWc le temps d’une remise à plat du cadre réglementaire.
Les banquiers engagés dans le fonds d’investissement régional relativisaient : « Ce fonds a toujours du sens, car beaucoup de projets sont actés mais pas encore bouclés sur le plan financier, et puis le photovoltaïque ne doit pas être sacrifié sur l’autel tarifaire », note Michel Bertrand, du Crédit Agricole du Languedoc.
Pour André Joffre, président du conseil d’administration de Banque Populaire du Sud, « le fait que la région apporte une partie de la caution redonne la main aux propriétaires investisseurs, ce qui est bien ».
André Joffre, lui-même acteur de la filière photovoltaïque au sein du bureau d’études Tecsol, et vice-président de l’association professionnelle Enerplan, rappelle aussi que les tarifs des équipements baissent rapidement. « La filière photovoltaïque connaît certes des difficultés, mais il faut se dire que ce qu’a réussi l’énergie solaire est extraordinaire, passant d’inexistante il y a quelques années à quasiment banale aujourd’hui. »
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