AnnoncĂ©e lors du ComitĂ© interministĂ©riel Ă l’Ă©galitĂ© et Ă Â la citoyennetĂ© du 15 mars 2015, l’application stricte de l’article 55 de la loi SRU, et notamment de ses sanctions a Ă©tĂ© suivie d’effets, après une forte mobilisation des services de l’Etat dĂ©concentrĂ© : « Toutes les communes visĂ©es par un constat de carence – elles sont 221 sur 1200 communes en retard sur leurs objectifs de production de logements sociaux – ont Ă©tĂ© vues par les prĂ©fets. Environ 200 ont signĂ© un contrat de mixitĂ© sociale, ou sont en passe de le faire – dans lequel elles s’engagent Ă dĂ©gager des moyens pour construire du logement social », rĂ©sume Thierry Repentin, nommĂ© dĂ©lĂ©guĂ© interministĂ©riel Ă la mixitĂ© sociale dans l’habitat le 15 avril 2015.
Les 1000 autres communes se sont par ailleurs vu proposer la signature d’un tel contrat, afin de prĂ©venir leur passage en constat de carence : le bilan triennal de l’application de la loi SRU pour la pĂ©riode 2014-2016 sera prochainement prĂ©sentĂ©, avec d’Ă©ventuels constats de carence et sanctions financières Ă la clĂ©, d’autant plus dissuasives qu’elles peuvent dĂ©sormais ĂŞtre multipliĂ©es par 5.
Les maires effectivement dessaisis de leurs compétences
Les services de l’Etat se sont aussi mobilisĂ©s pour effectivement mettre en ouvre les pouvoirs de substitution du prĂ©fet aux maires dĂ©faillants, ce qui n’avait jamais Ă©tĂ© fait auparavant : ainsi depuis l’automne 2015, 42 permis de construire ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s par les prĂ©fets Ă la place des maires, pour environ 500 logements, dont 60% de logements sociaux. Pour l’exercice du droit de prĂ©emption par le prĂ©fet, qui nĂ©cessite pour les services dĂ©concentrĂ©s de suivre toutes les dĂ©clarations d’intention d’aliĂ©ner dĂ©posĂ©es prĂ©alablement aux ventes immobilières, 150 ventes ont donnĂ© lieu Ă l’exercice de ce droit, pour 3200 logements, dont 90% de logements sociaux.
« L’important c’est l’exemple que cela donne pour les communes voisines, cela donne le signal que l’Etat est dĂ©sormais intransigeant, et nous avons vu Ă©voluer significativement les esprits : sur la pĂ©riode 2014 -2016, le nombre de logements sociaux produits dans les communes carencĂ©es a Ă©tĂ© multipliĂ© par trois par rapport Ă Â la pĂ©riode 2013-2015, il est passĂ© de 7400 Ă Â 22400 logements. » Dans une dizaine de communes, le prĂ©fet a par ailleurs utilisĂ© la procĂ©dure d’inscription au budget communal d’une dĂ©pense obligatoire – une subvention nĂ©cessaire Ă l’Ă©quilibre financier d’une opĂ©ration de construction de logements sociaux – après avoir dĂ©livrĂ© un permis de construire pour cette opĂ©ration. Avec la loi EgalitĂ© et citoyennetĂ©, cette somme passe de 10 000 euros maximum Ă Â 50 000 euros.
Le projet de loi Egalité et citoyenneté validé en grande partie par le Conseil constitutionnel
Projet de loi égalité et citoyenneté : l’intégrale pour les collectivités
Dans quelques communes le prĂ©fet a mis en place des opĂ©rations d’intermĂ©diation locative – un logement privĂ© est louĂ© par une association et mis Ă disposition d’une famille Ă faibles revenus. La loi EgalitĂ© et citoyennetĂ© contient d’ailleurs une disposition qui imputera dĂ©sormais sur le budget communal, et non sur le budget « hĂ©bergement » de l’Etat le coĂ»t de l’opĂ©ration, dans une limite de 10 000 euros par logement et par an.
Les cessions de terrains en hausse
Deuxième volet de la dĂ©lĂ©gation, le suivi de la loi de mobilisation du foncier public du 18 janvier 2013. Après avoir dĂ©marrĂ© très doucement, faute de portage politique, la Commission nationale de l’amĂ©nagement, de l’urbanisme et du foncier (CNAUF) a Ă©tĂ© mise en place en juillet 2014, avec Ă sa tĂŞte Thierry Repentin. Après 71 cessions de terrains publics rĂ©alisĂ©es en 2015, 104 cessions ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es au profit de collectivitĂ©s locales, bailleurs sociaux ou amĂ©nageurs publics, en 2016, permettant la construction de 11500 logements, dont 5975 logements sociaux, et Ă 85% en zone tendue. Une dĂ©cote s’applique pour la part de logements sociaux (PLAI, PLUS, PLS ou PSLA).
Il y a donc une vĂ©ritable montĂ©e en puissance du dispositif, mĂŞme si certains parlementaires se sont attachĂ©s Ă Â le freiner : dans la loi actualisant la programmation militaire pour les annĂ©es 2015 Ă 2019 du 28 juillet 2015 a Ă©tĂ© introduit in extrĂ©mis un amendement qui soustrait les terrains militaires Ă l’application de la loi de mobilisation du foncier public. La dĂ©lĂ©gation interministĂ©rielle a malgrĂ© tout continuĂ© son travail sur les projets de cession de terrains militaires avec dĂ©cote, dans l’ attente d’un amendement dans le projet de loi de finances pour 2016 venant rĂ©tablir l’application de la dĂ©cote…
La Foncière solidaire bientôt créée
AnnoncĂ©e en janvier 2016 par le prĂ©sident de la RĂ©publique, la crĂ©ation d’une sociĂ©tĂ© foncière chargĂ©e de capter les terrains de l’Etat et du foncier privĂ© pour y construire des logements sociaux devrait ĂŞtre bientĂ´t effective, une fois le projet de loi relatif au statut de Paris et Ă Â l’amĂ©nagement mĂ©tropolitain adoptĂ©. Thierry Repentin en est le prĂ©figurateur. SociĂ©tĂ© anonyme assurant un service Ă©conomique d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral, et dotĂ©e d’un budget de 750 millions d’euros, financĂ© Ă parts Ă©gales par l’Etat et la Caisse des dĂ©pĂ´ts et consignations, elle mènera des acquisitions de terrains pour les revendre ensuite en vue de la construction de logements sociaux, avec une dĂ©cote fixĂ©e Ă 60%. Elle a pour objectif de construire 50 000 logements sur 5 ans, dont 51% de logements sociaux. Les bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s sur la cession de terrains pour des logements privĂ©s permettront de mettre Ă disposition des bailleurs sociaux des terrains sous forme de baux emphytĂ©otiques. La Foncière devrait en principe ĂŞtre opĂ©rationnelle avant la fin du quinquennat.
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