Le FN, bastion jacobin. Quand en 2014, François Hollande et Manuel Valls lancent la saison II de la réforme territoriale, les cadres du Front National tirent à vue sur le renforcement et l’agrandissement des régions. Alors que le PS et l’UMP se divisent sur la question, toutes les figures du FN conspuent « la République européiste des baronnies qui se met en place ». « Le gouvernement entend », selon le vice-président Florian Philippot dans un communiqué daté du 20 novembre 2014, « créer de véritables länder dotés de pouvoir règlementaire brisant l’égalité entre les citoyens ». Pour le FN de Marine Le Pen, « la région est une super-féodalité super-coûteuse ». Aussi souhaite-t-il transformer cette collectivité en « simple coordination des départements sans élus propres ». En clair : il s’agit uniquement de « réunir les conseillers départementaux à échéance régulière ».
Les collèges aux départements, les TER à l’Etat
Un schéma qui fleure bon l’avant-décentralisation de 1982. La région n’était alors qu’un établissement public. Son assemblée était formée de notables et de parlementaires désignés au second degré.
Le FN souhaite, dans le même mouvement, vider la région de ses principales prérogatives. Selon lui « les compétences de proximité (la gestion des lycées par exemple) doivent revenir aux départements ». Quant « aux compétences stratégiques (les transports régionaux en particulier) », elles « doivent aller à l’Etat ».
Un discours qu’on a peu entendu lors de la campagne des régionales. Est-ce à dire que, s’ils l’emportent le 13 décembre, Marine Le Pen and co seraient prêts à revoir leur doctrine territoriale ?
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