Nouvelle ère Etat-région
La bonne nouvelle, c’est qu’à l’issue d’une réflexion intense de la part de mes services, la loi sur le Grand Paris a été votée et promulguée dans un laps de temps très court. La direction politique de la région a dans le même temps été reconduite. La période électorale est finie. On peut donc travailler sereinement avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë et le président de la région, Jean-Paul Huchon.
La loi sur le Grand Paris dans le SDRIF
Il a été décidé que le schéma directeur (NDLR : de la région Ile-de-France, le SDRIF) approuvé par la région serait transmis au Conseil d’Etat pour, qu’à l’issue d’un examen de quelques semaines, il puisse entrer en vigueur. A une condition : que le conseil régional s’engage à remettre immédiatement en révision ce schéma pour l’adapter aux conséquences de la loi sur le Grand Paris. Ceci est très clair. Personne n’a intérêt à jouer la montre.
Le « Grand 8 » plutôt qu’Arc Express
Le problème d’Arc Express (NDLR : projet de transports en rocade porté par la région qui, selon la loi sur le Grand Paris, fera l’objet d’un débat public), c’est que l’articulation avec Paris ne se fait pas. On peut reprendre ses fonctionnalités mais, comme son nom l’indique, ce n’est pas une ligne mais deux arcs, ce qui fait perdre 40 % d’efficacité. Arc Express, c’est la deuxième division dans pas longtemps. La double boucle (NDLR : surnommé aussi le « Grand 8 », ce projet de l’Etat destiné à relier les principaux pôles de développement fera l’objet d’un autre débat public), passe, elle, par Paris. Contrairement à ce qui a pu être dit, elle ne dessert pas les champs de patates : 5 millions de personnes sont à moins d’1,5 km du réseau. 2,5 millions à 3 millions de personnes vont l’emprunter chaque jour. Le problème d’Arc Express et de la double boucle est en réalité extraordinairement simple. On peut compliquer à loisir, mais s’il y a une volonté d’aboutir, on peut y arriver en huit jours.
Méga-débat public
Notre objectif, c’est de réaliser la totalité des procédures (NDLR : de pré-réalisation du réseau de transports) dans les trois ans qui viennent. Le débat public qui commencera au 1er octobre prochain sera le plus grand jamais organisé en France. Il concernera 7 millions d’habitants. Ce sera un formidable exercice de démocratie et de participation. Les décisions sur le tracé indicatif et le positionnement des gares seront prises le 1er mars 2011. On va faire en trois années ce qu’on fait habituellement en 7. Beaucoup de sénateurs ont d’ailleurs souhaité élargir ces procédures à l’ensemble du pays. Le lancement des travaux pourra se faire fin 2012-début 2013.
Les contrats de développement territorial : des mini-lois
Les contrats de développement territorial entre un groupe de communes et l’Etat ont une valeur quasi-législative. Ils portent sur une période de 15 à 20 ans. Ils remodèleront l’urbanisme, l’économie, le social et le culturel. Ils créeront un sentiment d’appartenance. D’ici, la fin de l’année, ils seront prêts.
Capacité de croissance de « 4 % »
Paris a un rythme de développement économique deux fois moins important que les trois autres villes-mondes que sont New York, Londres et Tokyo. Des villes comme Shanghai et Dubaï vont faire partie des villes-mondes. Mais les potentiels existent dans le Grand Paris. Il y a des pépites de valeur ajoutée. Je crois sincèrement que nous pouvons, dans cette région capitale, avoir une capacité de croissance d’au moins 4 %.
Le soutien « des grands élus de province »
Quand je suis arrivé, on m’a dit : ça va être la province contre Paris. Et bien pas du tout. Vous pouvez relire tous les débats à l’Assemblée et même au Sénat. La plupart des grands élus de province ont été en soutien de ce projet d’intérêt national. Je crois avoir entendu le maire de Lyon me dire : « Il faut que tu réussisses le Grand Paris, nous en avons besoin ». Quand, à l’invitation d’élus de tous bords, je suis intervenu lors d’une réunion sur le Grand Marseille, on m’a dit la même chose.
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