A l’appel de la CGT, les agents des services sociaux du conseil général du Var ont observé un mouvement de grève de 24 heures, le 1er juin. Selon le syndicat, qui envisage de nouvelles actions dans les prochaines semaines, 60% du personnel a cessé le travail, l’administration estimant, de son côté, que le taux de grévistes n’a atteint que 34% de l’effectif de la Direction de la solidarité départementale et territoriale (DSDT).
Le conflit porte sur les conditions de travail des personnels sociaux au moment où l’institution varoise s’est engagée dans une politique très ferme de maîtrise de ses dépenses de fonctionnement.
Pour Laurence Bazzucchi, secrétaire du syndicat CGT des fonctionnaires départementaux, les 800 agents affectés à la DSDT ne sont plus, aujourd’hui, en capacité de remplir leurs misions. Les économies budgétaires sont faites sur le personnel. Le recrutement est au point mort depuis 2008. Il n’y a plus de remplacement pour les maladies, les congés maternité et départs en retraite, affirme la syndicaliste. Cette situation conduit les travailleurs sociaux à accepter des dépassements d’horaires, à reporter leurs journées de RTT, voire à achever parfois à domicile la rédaction de rapports. Sans compter le risque pénal encourus par les agents si un danger devait s’avérer, sans avoir pu être repéré en raison du poids de la charge de travail, ajoute la responsable syndicale qui dénonce, par ailleurs, le simulacre de négociations ouvertes le 20 mai avec la direction des services.
Rigueur budgétaire
Evoquant un contexte budgétaire très tendu du fait de la crise économique et de l’explosion des demandes d’aide sociale, les responsables du conseil général admettent avoir été contraints de ne plus procéder aux remplacements systématiques des départs et absences temporaires d’agents au sein des services départementaux.
Dans un courrier adressé au personnel de la collectivité, le président du conseil général, Horace Lanfranchi (UMP), et le directeur général des services, Patrick Heintz, soulignent cependant que 23 remplacements temporaires d’assistants socio-éducatifs ont été effectués dans les équipes des Unités Territoriales Sociales par rapport à un besoin global de 50 postes. Ils ajoutent que 38 postes statutaires de la filière médico-sociale sont actuellement vacants.
En admettant que le redéploiement de personnel ne permet pas de répondre à toutes les situations d’urgence du fait de la spécificité des compétences, Horace Lanfranchi et Patrick Heintz tablent sur une gestion financière rigoureuse pour dégager ponctuellement des moyens supplémentaires.
L’élu et le DGS indiquent, par exemple, que le recrutement de cinq puéricultrices vient d’être validé. L’affectation d’assistants socio-éducatifs pour remplir certaines missions est également envisagée.
Reste que le département du Var ne dispose pas de marges de manœuvre de grande ampleur. Le budget 2010 (805 millions d’euros) ne prévoit qu’une hausse très limitée (+1,5%) de la section « fonctionnement », alors que les dépenses sociales – qui consomment 59% du budget total – ont augmenté cette année de 4,3%.
Thèmes abordés
Régions