En conclusion de la synthèse de son deuxième rapport annuel, cet observatoire qui dépend de Matignon, présidé par l’ancien ministre socialiste Jean-Louis Bianco, dresse « huit constats ».
« Il se manifeste une crispation très forte autour de la visibilité religieuse dans l’Hexagone, même si les remontées de terrain, tant publiques que privées, font état de peu de problèmes ayant directement trait à la laïcité », estime l’instance.
« Lorsqu’il y a des difficultés, celles-ci trouvent le plus souvent une réponse par le dialogue. Les conflits naissent par méconnaissance des règles de droit ou lorsque tout dialogue est refusé, par provocation ou militantisme », poursuit l’observatoire sans citer d’exemple.
« Comparativement au bilan de l’année dernière, les atteintes directes au principe de laïcité ne semblent pas en augmentation, malgré les attentats » jihadistes de janvier à Paris, souligne l’observatoire. « On constate en même temps une réelle prise de conscience autour de la nécessaire pédagogie de la laïcité, qui s’illustre par une multiplication des initiatives, des formations, des débats citoyens et des sollicitations reçues quotidiennement par l’observatoire », selon l’observatoire.
Dans l’introduction du rapport, Jean-Louis Bianco estime que « la laïcité ne peut pas répondre à tous les maux de la société » et invite à ne pas la « galvauder » en en faisant « un concept fourre-tout qui s’appliquerait à des situations qui relèvent en réalité d’une multitude de champs, tels que la sécurité publique, la situation sociale, ou l’intégration ».
Nécessaire vigilance
« Pour éviter ces confusions, nous avons demandé aux médias la plus grande vigilance dans le traitement médiatique de tous les sujets ou faits divers touchant au principe de laïcité », ajoute le président de l’observatoire pour qui, par exemple, « nous ne devons plus voir de photo de burqa à côté d’un article qui évoque la question du foulard ».
« Cette vigilance est essentielle parce que les amalgames font le lit de l’intolérance et du repli communautariste qui se traduisent aujourd’hui par une inquiétante recrudescence des agressions à caractère confessionnel », poursuit Jean-Louis Bianco. Les actes antimusulmans ont ainsi été multipliés par six au premier trimestre 2015 (222 actions et menaces), par rapport à la même période de 2014 (37 actions et menaces), selon l’Observatoire de lutte contre l’Islamophobie, composante du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Enfin, l’Observatoire constate que « les actions menées au niveau local par les collectivités, les préfectures, les associations ou les citoyens eux-mêmes ont un impact positif certain tout en restant le plus souvent méconnues ». C’est pourquoi, les initiatives doivent être mises en valeur et démultipliées sur l’ensemble du territoire.
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