Validées par le conseil national d’orientation du 7 avril et adoptées à la majorité par le conseil d’administration du 14 avril, les orientations du CNFPT pour la période 2011/2013 ont fait l’objet d’un vote d’opposition de la Fédération CGT des services publics.
Les nouvelles orientations triennales du CNFPT ne traduiraient, malgré un nouveau président, aucune rupture avec le mandat précédent. La Fédération CGT des services publics leur reproche de s’inscrire dans la droite ligne de la loi Hortefeux du 19 février 2007, contre laquelle elle avait voté au CSFPT.
Les suspectant de souscrire à la loi relative à la mobilité et aux parcours professionnels du 3 août 2009, à la loi sur l’orientation professionnelle et la formation tout au long de la vie votée en 2009 pour le secteur privé et d’anticiper la réforme territoriale, Sabine Bouquet a dénoncé la logique en cours d’individualisation des parcours et le fait que le CNFPT propose désormais des prestations hors du champ de la formation et proches du conseil en ressources humaines.
La Fédération majoritaire aux dernières élections professionnelles déplore en outre que les orientations aient «pointé la valorisation de l’expertise pour les cadres qui témoigne de l’abandon (presque total) de la formation interprofessionnelle à l’environnement territorial et à la culture de service public dont le CNFPT a été porteur pendant 20 ans, en particulier à travers la formation des cadres A dispensée dans les Enact».
Traduction d’une inquiétude pour l’avenir du service public
Le communiqué traduit une inquiétude pour l’avenir du service public. « Comment vont se former et à quoi vont être formés les jeunes cadres qui intègrent la FPT ? Quel sera leur attachement au statut et au service public s’ils ne sont pas formés à cela ?», interroge la CGT qui entend «défendre le bilan positif des Enact – aujourd’hui scandaleusement occulté».
Les représentants au CA du CNFPT demandent qu’une offre complémentaire de cinq jours s’ajoute à la formation initiale (désormais appelée formation d’intégration, NDLR) considérablement raccourcies par la loi Hortefeux . Ils comptent engager une action auprès de la Direction générale des collectivités locales pour obtenir cet allongement. Prenant pour exemple la formation des ingénieurs en chef qui de cinq jours devrait bientôt passer à douze mois, Ils estiment que « c’est possible ». « Nous n’avons pas les mêmes lunettes » leur a répondu François Deluga, ajoutant « dura lex, sed lex (la loi est dure mais c’est la loi », allusion au fait que le groupe parlementaire socialiste, républicain et citoyen (SRC) auquel appartient le président du CNFPT à l’Assemblée n’avait en son temps pas voté le texte. La CGT compte inviter les Conseils régionaux d’orientations (CRO) à débattre de son analyse et de ses orientations.
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