L’information, principalement gouvernementale, afflue depuis le début de l’année vers les collectivités pour préparer la prévention, la lutte et la vaccination contre la grippe A(H1N1). Quelques inquiétudes demeurent, par exemple pour la petite enfance et la livraison de masques.
Site Internet, courrier, circulaires? l’Etat n’a pas ménagé sa peine dans l’envoi d’information aux collectivités pour que communes, conseils généraux et régionaux soient prêts pour cette rentrée des classes et un éventuel pic de contamination à l’automne.
Le plan national de février 2009 a en premier lieu indiqué les mesures à prendre et les grandes lignes de l’organisation territoriale en cas de pandémie grippale. Un plan qui reprenait largement les principes posés lors de l’épidémie de grippe «aviaire».
Ensuite, dans un courrier aux élus daté 20 juillet, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a rappelé la nécessité pour les collectivités de disposer d’un plan de continuité d’activités (PCA). Si celui-ci n’est pas obligatoire et mis en oeuvre seulement si le gouvernement le permet, il est fortement recommandé par l’Etat qui insiste à nouveau dans une circulaire du 26 août de la direction de l’administration et de la fonction publique.
Une nouvelle circulaire est par ailleurs prévue pour les collectivités sur les PCA, la diffusion des masques, les bonnes pratiques et l’engagement des collectivités vis-à-vis du plan national. Ce document mettant l’accent sur l’homogénéité de l’action et la collaboration devrait paraître dans les deux semaines à venir, après consultation des associations d’élus.
D’autres éléments ont été adressés aux préfets cet été, notamment pour la gestion des «cas groupés» (trois cas en une semaine dans une collectivité) qui se présenteraient dans les écoles.
Avancement des PCA
Selon l’Intérieur environ 40 à 50% des collectivités auraient un PCA, la situation dans les grosses et moyennes ne seraient pas source d’inquiétude au ministère. En revanche, concernant les plus petites, le cabinet de Brice Hortefeux confie que «c’est un des dossiers les plus compliqués» et qu’il «y a encore des marges de progression à ce niveau».
Une préoccupation pas complètement partagée par Marie-Claude Serres Combourieu, chef du service action sociale de l’Association des maires de France (AMF) : «Les petites collectivités ont moins de service et avec des arrêts qui ne dureront pas plus de cinq jours, les risques d’absentéisme fort sont limités».
A l’Assemblée des départements de France (ADF), la chargée de mission au pôle société Nathalie Alazard précise, qu’au premier juillet, seulement quelque 10% des conseils généraux, sur 72 présents lors d’une réunion sur le sujet, avaient décidé d’un PCA.
Si certains, comme l’Isère ou le Rhône, s’appuyaient déjà sur des dispositifs très avancés, d’autres avaient encore seulement pour objectif d’être prêts à la rentrée.
Pas assez de masque
Deux sujets inquiètent actuellement les collectivités. Le premier concerne l’accueil et le suivi de la petite enfance. Si pour les crèches il ne reste que certains aspects à mettre au point, «rien n’est réglé pour les assistantes maternelles», déplore Nathalie Alazard. «Nous ne savons pas qui s’en occupe et les informe, qui achète et leur fournit des masques», poursuit-elle.
Même sujet de crainte à l’AMF, où les élus ont peur de se retrouver entre l’Etat qui ne demandera pas de fermeture systématique des crèches et des parents plus fermes sur le sujet.
L’autre problème soulevé par l’ADF est la fourniture de masque. «Les commandes ne sont pas honorées et certaines collectivités se posent la question de se fournir à l’étranger», indique la chargée de mission de l’ADF.
Une préoccupation qui est aussi remontée à l’AMF, dont les interrogations portent aussi sur les destinataires de ces masques.
Vaccination
Quant à la vaccination, une circulaire du 21 août confie au préfet l’organisation de centres de vaccination disposant d’une équipe dédiée. Il y en aura au moins trois par département. Les caisses d’assurance maladie seront chargées d’envoyer des bons de vaccination gratuite à l’ensemble de la population.
Les communes sont sollicitées pour cette partie du plan, notamment s’agissant de la mise à disposition de lieux pouvant devenir des centres de vaccination et de personnels administratifs pour leur gestion.
Par ailleurs, le gouvernement a identifié les personnes prioritaires pour la vaccination, parmi lesquels les professionnels de santé, les gendarmes, les pompiers et les agents accueillant du public ou susceptibles d’être en relation avec des malades.
Pour en savoir plus
Consultez notre actualité du 28 août «Grippe A(H1N1) : Eric Woerth a demandé un plan de continuité des services publics»
Retrouvez le dossier du Courrier des maires sur la grippe A(H1N1)
Consultez le dossier de l’AMF sur le même sujet
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