Après plusieurs trimestres de sinistrose, le président de la Fédération de la promotion immobilière François Payelle a présenté des chiffres qui semblent présager d’une reprise du marché des ventes de logements privés. Le dernier trimestre de l’année 2014 a en effet permis d’éviter le marasme annoncé.
Les ventes au détail de logements neufs ont augmenté de 14,6% sur le dernier trimestre 2014, par rapport au dernier trimestre 2013, et les ventes en bloc, essentiellement aux bailleurs sociaux, de 11,7%.
Sur l’ensemble de l’année 2014, les ventes ont finalement progressé de 3% par rapport à 2013, avec 76580 logements. Cependant, signe d’alerte, les mises en vente baissent de 8,9% : elles s’élèvent à 85604 unités.
Pour François Payelle, « la complexité des montages, les délais de pré- instruction des permis de construire par les communes ralentissent les mises en vente. D’autant qu’aujourd’hui les promoteurs ne mettent des logements en vente qu’une fois le permis obtenu. Certaines intercommunalités mettent 5 à 6 mois pour pré- instruire les projets ».
Les investisseurs rassurés
Dans le détail, la vente aux investisseurs se redresse, avec une hausse de 11,6% par rapport à 2013, signe que les mesures du Gouvernement en ce qui concerne la relance de l’investissement locatif ont fonctionné – dispositif Pinel, mesures fiscales,… En revanche l’accession à la propriété, malgré les bons chiffres du dernier trimestre 2014, baisse de 2,8% sur l’année 2014.
Pour la FPI, ce redressement des ventes découle notamment des annonces du Gouvernement du mois d’août pour relancer la construction – relance du PTZ, refonte du prêt PAS, TVA à taux réduit dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville,.. – qui ont permis de restaurer la confiance des acheteurs. 23 mesures de simplification sur les 50 annoncées par Sylvia Pinel sont également devenues effectives depuis la fin de l’année 2014.
Les élus locaux doivent jouer le jeu
Si, selon la FPI, le Gouvernement a bien fait son travail, les élus locaux sont maintenant attendus au tournant : entre 10 et 15 000 logements seraient toujours bloqués par les nouvelles équipes municipales, juge François Payelle. « On espère que les élus vont jouer un rôle de facilitateur sur le terrain, et non rajouter des contraintes dans les PLU, des charges, qui ne correspondraient pas aux objectifs nationaux », prévient ce dernier.
La bête noire de la FPI est notamment la procédure de délivrance des permis de construire. Le préfet Duport a rendu en fin d’année 2014 un rapport proposant des simplifications, mais la FPI met en garde : attention à ne pas créer une sorte d’instruction préparatoire qui rallongerait encore les délais. La Fédération plaide plutôt pour la mise en place d’une procédure saisissant dans le même temps l’ensemble des services instructeurs. Ceux-ci auraient un mois pour faire des demandes de pièces complémentaires, en tout et pour tout.
« Les élus locaux ont une responsabilité positive dans la construction de logements. Leur frilosité doit cesser, nous avons besoin de terrains constructibles », a conclu François Payelle.
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