La surprise du chef. François Hollande a déconcerté les élus locaux en prônant, lors de sa conférence de presse du 5 février 2014, la création d’une « agence nationale de développement économique des territoires ». Une piste, jusque-là, absente des plans de l’exécutif.
Les desseins gouvernementaux étaient, en effet, dominés par l’octroi, aux régions, du monopole des aides directes aux entreprises et d’un schéma s’imposant à tous les autres échelons. Un dispositif au cœur du projet de loi portant Nouvelle organisation territoriale de la République en cours de débat au Parlement.
« Tout sera regroupé » – Mais pour le chef de l’Etat, l’essentiel est, désormais, ailleurs. La nouvelle structure devra prendre pour matrice l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) intervenant sur le logement. Cela se fera « à l’échelle des territoires », a-t-il précisé.
Il y a plein de dispositifs qui existent. Ça se superpose, ça s’accumule ; on n’y voit plus clair ! Tout sera regroupé dans une agence publique
, a poursuivi le chef de l’Etat.
Objectif : « susciter la création d’entreprises ».
L’agence nationale du développement économique sur les territoires « sera mise en place le plus rapidement possible ». « Les fonds existent », a martelé François Hollande. La banque publique d’investissement et la Caisse des Dépôts seront mises à contribution.
L’annonce présidentielle a été prononcée dans la partie de son allocution consacrée aux banlieues. Est-ce à dire que la future agence n’interviendra que sur ces territoires-là ? Mystère pour l’heure.
Les élus incrédules – En attendant, les régions marquent leur territoire. Dans un communiqué diffusé une poignée d’heures à peine après la conférence de presse présidentielle, elles rappellent qu’elles «agissent déjà fortement pour la création d’entreprises et le développement des PME et ETI ».
La nouvelle structure devra, selon l’Association des régions de France, « réunir les moyens de l’Etat et des régions » pour une « mission essentielle » : « Offrir les mêmes chances en matière d’emploi à tous les citoyens de la République et une espérance à tous nos jeunes ».
Le CNER, la fédération des agences de développement et des comités d’expansion, se tient « à la disposition du gouvernement ». Il se félicite que l’annonce présidentielle vienne reconnaître « le modèle souple et réactif des agences de développement économique ».
Derrière les communiqués officiels, de nombreuses interrogations demeurent. Jean-Louis Gagnaire, député (PS) et vice-président délégué au développement économique, à l’industrie et aux PME, et à l’innovation de la région Rhône-Alpes, en mentionne deux : « Quels moyens ? Quelle articulation avec ce qui existe dans les territoires ? »
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