Pour le créateur en 2009 de la communauté urbaine Toulouse Métropole, la mission sur la coordination des compétences des régions et des métropoles confiée par la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique Marilyse Lebranchu le 15 décembre n’est pas le fruit du hasard.
L’ancien maire de Toulouse, le socialiste Pierre Cohen, a beaucoup réfléchi au sujet.
Son modèle n’est pas celui de la métropole lyonnaise. Pour lui, « la métropole n’est pas le résultat du transfert de compétences du département. En revanche, avec le conseil régional, elle est un des deux piliers du développement économique au niveau de la région », déclare-t-il.
A l’époque maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, il avait créé pour l’agglomération une agence de développement économique. Cela avait créé des crispations avec le président du conseil régional de Midi-Pyrénées, le socialiste Martin Malvy. Et même certaines interrogations du côté des acteurs économiques qui s’interrogeaient sur les possibles doublons.
Pour Pierre Cohen, il suffit « de trouver les meilleures synergies et le meilleur équilibre entre elles ». « L’agence régionale a une vocation d’ambassadeur pour faire connaître une région et y faire venir des entreprises. L’agence d’une métropole fait un travail plus pointu », poursuit-il.
« Un éclairage concret et pragmatique »
Mais la mission que vient de lui confier la ministre ne doit pas servir à mettre en avant le travail réalisé pour construire l’agglomération toulousaine. Il s’agit pour lui de recenser, en France et en Europe, « les conditions d’exercice des compétences des régions et des métropoles».
« La ministre attend de ce rapport un éclairage concret et pragmatique », poursuit-il. Il ira donc rencontrer des élus, des experts également. Il compte établir une bibliographie pour aboutir à un rapport d’étape, à la fin du mois de mars 2015, puis un rapport définitif au mois de mai 2015.
De quoi occuper le sexagénaire. L’ingénieur de recherche en informatique, aujourd’hui à la retraire, est simple conseiller municipal à la ville de Toulouse. Il admet avoir mis du temps à « digérer », la perte de la mairie de Toulouse. Mais aujourd’hui, il en a tiré des enseignements. Au niveau national, on considère d’ailleurs qu’il a été victime de « la vague bleue » lors des dernières élections municipales. C’est pour cela qu’on l’a maintenu comme président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains. Mais, il ne sera pas reconduit lors du prochain congrès.
Ce n’est pas un problème. Il profite de sa nouvelle liberté et de son temps. Il est aussi un élu de l’opposition attentif à la politique du nouveau maire de Toulouse, l’UMP Jean-Luc Moudenc. Le proche de Martine Aubry demeure un militant socialiste, préoccupé de l’avenir de la gauche.
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