Manuel Valls n’oublie pas qu’il a été, en 1986, le plus jeune conseiller régional de France. Il n’oublie pas, non plus, que, durant le mandat inaugural de Jean-Paul Huchon (PS), il a été vice-président de l’Ile-de-France. Aussi, Manuel Valls a été, le premier chef du Gouvernement, ce 10 octobre à Toulouse, à se rendre à un congrès de l’Association des régions de France. L’occasion d’abord, pour lui, de préciser son agenda sur la réforme territoriale.
Le projet de loi NOTRe pour mi-dĂ©cembre – Initialement annoncĂ©e le 3 novembre, l’examen, au SĂ©nat, du projet de loi portant Nouvelle organisation territoriale de la RĂ©publique aura finalement lieu « mi-dĂ©cembre ». Objectif : « une adoption en première lecture fin janvier-dĂ©but fĂ©vrier. »
La discussion en seconde lecture du texte sur les fusions de région et le report du scrutin départemental « au 22 et au 29 mars » ainsi que des élections régionales à fin décembre, débutera, elle, début novembre.
DĂ©claration au SĂ©nat, le 28 octobre – D’ici-lĂ , le Premier ministre fera, en vertu de l’article 50-1 de la Constitution, une dĂ©claration devant le SĂ©nat sur la rĂ©forme territoriale. Il s’agira, pour lui, de « redonner du sens et de la cohĂ©rence ». Manuel Valls a annoncĂ©, dans la foulĂ©e, la tenue, chaque mois de septembre, d’une « confĂ©rence » rassemblant les prĂ©sidents des rĂ©gions et les membres du Gouvernement.
Une mesure d’importance aux yeux du Premier ministre, chantre du « couple Etat-région ». Manuel Valls a même repris les mots d’Alain Rousset, président de l’ARF pour qui la réforme territoriale est « la mère des réformes ».
Le gouvernement fait « le pari de la régionalisation et de la confiance dans les collectivités », a estimé le Premier ministre. Agacé par « les critiques systématiques » contre les acteurs locaux, Manuel Valls a fait applaudir non seulement les élus mais aussi « les fonctionnaires territoriaux ».
Satisfecit des rĂ©gions – Il en a profitĂ© pour dĂ©noncer la prolifĂ©ration des normes. « Avec AndrĂ© Vallini et Thierry Mandon », secrĂ©taires d’Etat l’un Ă la rĂ©forme territoriale, l’autre Ă la rĂ©forme de l’Etat et Ă la simplification, le Premier ministre va prendre « d’ici la fin de l’annĂ©e, une sĂ©rie de mesures de simplification pour les collectivitĂ©s ». Autant de dispositions qui permettront, selon lui, d’accĂ©lĂ©rer et allĂ©ger les procĂ©dures.
A l’issue du discours de Manuel Valls, le président de l’ARF Alain Rousset ne masquait pas sa satisfaction. « Pour la première fois, un Premier ministre fixe le cap de la régionalisation. Il attribue aux régions une compétence économique exclusive à destination des entreprises. Et, il dit clairement à compétence économique, fiscalité économique », a salué un président de l’ARF, plus enthousiaste que jamais.
Contrats de plan Etat-région : le gouvernement revoit sa copie
A l’occasion de son allocution devant le congrès de l’Association des régions de France,Manuel Valls a admis « certaines faiblesses » dans les projets de contrat de plan Etat-région. Il a promis « un effort supplémentaire substantiel » sur le volet enseignement supérieur et recherche.
« Un travail purement technocratique venu des administrations centrales… Même les préfets de région jugeaient cette copie mauvaise… » : ainsi Alain Rousset (PS), président de l’Association des régions de France (ARF), considérait les lettres de Matignon adressés aux représentants de l’Etat territorial pour la conclusion des futurs contrats de plan Etat-région (CPER).
Un discours qui a été entendu en haut lieu. Dans son allocution, en clôture du congrès de l’ARF Manuel Valls est revenu longuement sur les CPER. « Les contrats de plan doivent accompagner la réforme territoriale en cours », a-t-il jugé.
Enveloppes Ă revoir – « J’ai d’ores et dĂ©jĂ demandĂ© la correction de certaines faiblesses que vous avez identifiĂ©e », a-t-il aussi prĂ©cisĂ©. Saisi par la quasi-intĂ©gralitĂ© des prĂ©sidents de rĂ©gion sur la « faiblesse des enveloppes enseignement supĂ©rieur et recherche » dans les projets de CPER, Manuel Valls a rappelĂ© qu’il existait, en la matière d’autres mannes Ă©tatiques.
Des ressources issues du milliard sur six ans, prévu pour le plan Opération Campus. Des fonds provenant des 5 milliards que l’Etat consacre à cette matière dans le cadre du programme des investissements d’avenir. « Je veux vous redire la détermination du gouvernement à investir pleinement dans ce domaine, a martelé Manuel Valls. Un effort supplémentaire substantiel sera fait sur ce volet des contrats. »
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