Philippe Marini récidive. Comme en 2008, il se porte candidat au « Plateau » : la présidence du Sénat. Lors de la primaire interne à l’UMP, il avait, alors, recueilli 17 voix, contre 56 à Jean-Pierre Raffarin et 78 au vainqueur, Gérard Larcher. Depuis, le sénateur-maire de Compiègne est devenu, en 2011, président de la commission des finances. Face à Gérard Larcher et Jean-Pierre Raffarin, l’outsider vante son activité parlementaire. Voix de stentor et verbe précis, le gaulliste libéral a précisé ses desseins, le 9 septembre. Morceaux choisis de sa conférence de presse.
« La grande misère des territoires va s’exprimer »
« Dans les grands départements renouvelables (Bouches-du-Rhône, Gironde, Haute-Garonne, Rhône…), nous aurons une amplification de la vague bleue des municipales. Dans les départements ruraux, c’est la grande misère des territoires qui va s’exprimer. Pour les grands électeurs, le Sénat de gauche n’a pas joué son rôle. Le principal reproche que je puis, pour ma part, faire au président sortant, c’est qu’il n’a pesé en rien dans le système socialiste. C’est en particulier le cas pour tout ce qui concerne le monde territorial. Un président ne doit pas être quelqu’un de commode. On ne s’appuie que sur ce qui résiste un peu. »
« Je serai un sénateur parmi les sénateurs »
« Je serai un sénateur parmi les sénateurs. Un primus inter pares. Je veux que le Sénat quitte le XIXème siècle pour entrer dans le XXIème. Il ne peut pas être une maison de vieux messieurs. Il ne peut pas être une assemblée qui répond toujours « non ». Le risque pour le Sénat, c’est que des machins du type du Comité des finances locales ou du Haut conseil des territoires, se substituent à lui. Il est là pour défendre les territoires, leur identité et leur personnalité propre. »
« Revenir sur le non-cumul est une priorité absolue »
« Le Sénat doit promouvoir un projet stratégique. Il sera, en effet, la seule maison qui aura les moyens de travailler sérieusement à l’alternance de 2017. Il sera une base incontournable car son travail reposera aussi sur un aller et retour avec les territoires. La majorité sénatoriale devra obtenir de son candidat de revenir sur le non-cumul. C’est une priorité absolue. Le lien entre le mandat parlementaire et la responsabilité exécutive locale est une question existentielle pour le Sénat. Sinon, dans notre République qui se délite, nous ne pourrons pas peser sur l’administration. »
« La France ne peut plus se payer le millefeuille »
« Moi, je suis un vieux gaulliste. L’Europe des régions, je ne l’aime pas. Je crois au département. C’est, depuis 1790, le creuset de notre culture politique. Le gouvernement veut supprimer le département et garder les préfets pour rassurer l’administration et les fonctionnaires. Comment imaginer une telle absurdité ? La France, ce sont des préfets et des conseils généraux. Bien entendu, il serait raisonnable, dans le cadre d’un travail pluridisciplinaire assuré par des hommes de toute nature (Economistes, sociologues, géographes…) de revoir les limites des départements. Je propose une France à 50 départements. Car la France doit diminuer ses frais généraux. Elle ne peut plus se payer le millefeuille et trois assemblées élues au suffrage universel. La commune forme des intercommunalités, pourquoi les départements ne formeraient-ils pas des inter-départementalités ? »
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