Faute de consensus entre les différents partenaires financiers pour pallier les difficultés pécuniaires de l’Opéra de Rouen (Seine-Maritime, 106 512 habitants), le préfet de Haute-Normandie s’est fait, vendredi 29 mars, le chef d’orchestre d’une négociation dont le résultat risque d’être insuffisant pour assurer à l’outil culturel une pleine fin de saison. Le déficit budgétaire 2002 de l’Opéra est en effet annoncé par son directeur à hauteur de 760 000 euros sur un budget global de 7,5 millions d’euros. Si trois des bailleurs de fonds se sont engagés à une rallonge financière, la région pour 152 000 euros, la Communauté d’Agglomération Rouennaise pour 35 000 euros et la Ville – qui participe déjà pour 3,6 millions d’euros au financement – pour une somme encore indéterminée « mais symbolique », les deux autres financeurs, le conseil général de Seine-Maritime et la Direction Régionale des Affaires Culturelles n’ont pas encore donné la mesure de leur participation respective. Il semble aujourd’hui que ces compléments financiers ne suffiront pas à combler le déficit et que l’on s’achemine, malgré le succès rencontré par l’établissement, vers la suppression de sa programmation du dernier trimestre de l’année. Cette décision s’accompagnerait de la mise au chômage technique des 75 salariés de la structure, en régie municipale, jusqu’en 1998 et gérée depuis par l’Association « Leonard de Vinci-Opéra de Rouen ». Il reste toutefois à son directeur jusqu’au 18 avril, date à laquelle il devra présenter au conseil d’administration de l’Association un budget équilibré, pour trouver une solution afin d’éviter que l’opéra rouennais ne déchante.
Patrick Bottois
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