La commune de Villefontaine (19 500 habitants, Isère) vient de présenter et d’adopter un budget en déséquilibre de 783 000 euros (5 millions de francs) pour un budget total de 15,7 millions d’euros. « C’est une décision volontaire afin d’exprimer un énorme ras le bol » souligne Raymond Fayssaguet, le maire (UDF). Pour expliquer les raisons de sa colère, le premier magistrat accuse la répartition déséquilibrée des charges et des ressources entre les cinq communes composant le Syndicat d’Agglomération Nouvelle (40 000 habitants). Dès sa création en 1973, le SAN a établi un maillage de fonctions spécifiques où Villefontaine s’est vue attribuer la zone d’habitation (dont 80 % de logements sociaux aujourd’hui), tandis que les autres communes bénéficiaient des pôles de développement économique. Et selon le maire, la répartition des ressources fiscales de la Ville nouvelle ne permet pas à sa commune de vivre: « il y a péréquation de la taxe professionnelle pour un certain nombre de services communs au SAN, mais pas des autres impôts qui rapportent le plus » affirme Raymond Feyssaguet.
En outre, au cours des dernières années, la chambre régionale des comptes a exercé sa tutelle sur la commune. Au prix d’économies drastiques. C’est d’ailleurs l’autre motif de colère du maire qui précise qu’il n’a « pas les moyens » de recruter un directeur financier: « on a fait des sacrifices pour réduire le déficit qui était à l’origine de 18 millions de francs (2,74 millions d’euros), maintenant on veut vivre un peu mieux ». Après avoir fait les efforts nécessaires, le maire de Villefontaine attend donc une reconnaissance de l’Etat et une mesure qui permettrait de résoudre « un problème technique purement fiscal » à la source des maux de la ville.
Claude Ferrero
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