En arrivant au Zénith d’Orléans le19 octobre dernier, les 1000 élus et responsables locaux voulaient monter leur attachement à « l’acte II de la décentralisation ». Mais ils souhaitaient également mettre en avant quelques craintes exprimées à Patrick Devedjian et Marie Thérèse Boisseau, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées. C’est avant tout l’expérimentation qui pose le plus de questions. Le conseil régional craint en particulier que cette expérimentation soit un « guichet ouvert » où chacun puiserait « comme dans un supermarché ». Une critique balayée par Patrick Devedjian qui a rappelé qu’il n’y aurait « pas de vente aux enchères » et que « les compétences de l’Etat ne seront pas ce qui reste quand tout le monde aura pioché dans les réserves ». Malgré leurs doutes, les élus étaient d’abord venus présenter leurs doléances. Le conseil régional souhaite en particulier recevoir la gestion des bâtiments universitaires mais aussi la coordination de la politique de formation continue des adultes, la gestion de toutes les aides directes aux entreprises, la coordination des autorités organisatrices de transports, la gestion des fonds européens, la régionalisation des politiques d’aides au cinéma ainsi que le logement social et les grands équipements sportifs. De leur côté, les six conseils généraux de la région se sont rencontrés pour élaborer une « plate-forme interdépartementale de convergence » où ils listent leurs demandes : routes nationales, insertion, logement social, culture, etc. Pas une demande cependant pour revendiquer la gestion des équipements de santé ou des réalisations sanitaires ou sociales. Mais tous les élus se sont accordés pour réclamer une réforme de la fiscalité locale et même, pour le maire de Tours, une refonte du statut de la FPT qui serait aujourd’hui inadapté. Des élus ont également regretté que la démarche gouvernementale s’adresse en priorité aux régions et aux départements mais oublie les agglomérations, l’intercommunalité et les pays.
Jean-Jacques Talpin
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