C’est en Paca, le 25 octobre, que le Premier ministre a choisi de participer pour la première fois aux Assises des libertés locales. Et à Marseille, devant un amphithéâtre de près d’un millier de personnes, globalement favorables à la décentralisation mais qui n’ont pas manqué d’exprimer leurs inquiétudes, il a avant tout tenu à rassurer les élus et jouer la pédagogie pour expliquer son projet de loi. Ainsi la subsidiarité : « ce qui est bien fait au niveau local n’a pas besoin de monter sur le national ». Le droit à l’expérimentation : « il est destiné à tester des transferts qui semblent complexes ». Quant au respect de l’autonomie financière des collectivités : « il ne faut pas mettre une tutelle de l’argent à la place d’une tutelle du pouvoir administratif ». Et pour rassurer les élus ruraux et ceux de la montagne qui ont fait état de leurs craintes de voir la décentralisation accentuer les fractures et les inégalités des territoires, Jean-Pierre Raffarin a indiqué que « pour la première fois nous parlons du devoir de péréquation de l’Etat ».
Glanées au fil des débats, certaines remarques ouvrent de nouvelles pistes de réflexion, comme le problème soulevé par Hervé Schiavetti, le maire d’Arles, qui demande plus de déconcentration pour que des décisions soient prises plus facilement en région. Relevant de son côté les perspectives d’accroissement démographique des deux régions méditerranéennes, Marie-José Roig, le maire d’Avignon, plaide pour la création d’une mission spécifique de la Datar pour aider les collectivités à prendre en compte ce phénomène. Michel Vauzelle, qui souhaite la réussite de cette nouvelle étape de la décentralisation, demande un « cadrage très précis en cas d’expérimentation » et privilégie les blocs de compétence au principe d’un chef de file. Enfin Jean-Claud Gaudin comme Jean-Noël Guérini, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, mettent tous deux en garde contre le transfert de compétences sans transférer les ressources.
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