Les Bretons n’ont pas plébiscité la démarche de consultation gouvernementale sur la décentralisation. La tenue de la cinquième édition des Assises des libertés locales, ce lundi 4 novembre, à Rennes (Ille-et-Vilaine), a certes réuni près de 1 500 personnes. Mais, fait révélateur, la moitié d’entre elles venait d’Ille-et-Vilaine. Les trois autres départements bretons n’ont donc pas jugé bon de participer massivement à cette grand’messe assez convenue. Peu de propositions novatrices ont été avancées durant cette matinée de travail qui faisait la synthèse des ateliers organisés auparavant dans les départements. Avec, là aussi, une mobilisation très inégale.
Il est vrai que la question avait déjà été largement débattue ces derniers mois, avant même la constitution du gouvernement Raffarin. Et la publication du Manifeste de la décentralisation en Bretagne, début septembre, avait déjà permis de recenser les grandes lignes des revendications régionales en la matière. Josselin de Rohan, président du conseil régional de Bretagne, a donc pu réaffirmer son souhait de voir la Région s’engager dans la voie de l’expérimentation dans le délicat dossier de la qualité de l’eau, un phénomène très sensible en Bretagne compte tenu de l’importance de la pollution des nappes phréatiques par les nitrates rejetés par l’agriculture. Parmi les transferts de compétences envisagés, la région réclame également la gestion des fonds européens et la mise en œuvre d’une politique régionale de la culture, ainsi qu’une action renforcée en faveur de la langue bretonne.
La question récurrente du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, enfin, bénéficie toujours du soutien spontané d’une grande majorité de la population bretonne, mais sa concrétisation se heurte à de réelles difficultés administratives et économiques qui rendent ce scénario bien hypothétique à court terme. Pragmatisme oblige, l’heure est davantage au développement de l’inter-régionalité.
Xavier Debontride
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