Le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin a évité avec talent le piège nordiste lors des assises des libertés locales à Lille le 25 novembre. Très attendu dans le Nord-Pas-de-Calais, bastion électoral de la gauche dont plusieurs ténors avaient vertement critiqué les insuffisances de ses projets de deuxième vague de décentralisation, notamment vis à vis de l’intercommunalité, le Premier Ministre a finalement rencontré une assemblée plutôt consensuelle, même si les élus du département du Pas-de-Calais avaient pour leur part boycotté le colloque. Question récurrente parmi les orateurs et le public : les besoins de solidarité nationale liée aux nombreuses crises essuyées par la région, aux ressources propres très faibles, sont-ils compatibles avec la relance de la décentralisation ? « Nous ne pouvons pas aller chercher dans les poches de nos contribuables ce qui ne s’y trouve pas. (…) Nous sommes prêts à la chance, mais nous voulons éviter les risques », a lancé Daniel Percheron, président PS du conseil régional. Même tonalité chez Jacques Vernier, maire UMP de Douai et conseiller régional, qui a proposé la mise en place d’une dotation de solidarité régionale, proposition largement relayée par plusieurs interlocuteurs tout au long des débats. Le Premier Ministre a quant à lui voulu rassurer les craintes sur l’intercommunalité, qui sera associée à l’expérimentation, à commencer par Lille Métropole, mais aussi les départements, « qu’il est hors de question de supprimer. Un, ce n’est pas souhaitable. Deux c’est impossible, et le deux suffit au un », a-t-il plaisanté.
Olivier Ducuing
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