Rien ne va plus pour les contribuables de Marchiennes (Nord, 5000 hab). Cette commune est en crise financière aiguë depuis plusieurs années. La ville, dont le potentiel fiscal est structurellement très faible, accuserait un passif de 2,1 millions d’euros. Si ces difficultés sont endémiques (la commune a déjà été mise sous tutelle entre 1989 et 1994, selon le maire), elles viennent de prendre un tour très polémique. La Chambre régionale des comptes vient de rejeter la demande du conseil municipal de limiter l’augmentation de la fiscalité à 30% assortie d’un plan de redressement drastique, pour imposer une progression de 50% des taxes foncière et d’habitation, entérinée par arrêté préfectoral fin novembre. Le maire, Serge Gaillot, a décidé de contester cet arrêté devant le tribunal administratif (un recours non suspensif), considérant que son plan de redressement était une alternative crédible. L’élu, qui fait l’objet d’une procédure disciplinaire et encourt une suspension temporaire de ses fonctions, met en cause les services de l’Etat qui n’auraient pas fait suivre ses demandes de subventions exceptionnelles et qui auraient fait montre de « laxisme pendant des années » vis à vis de la municipalité précédente. Un recours gracieux a d’ailleurs été engagé auprès du ministère de l’Intérieur sur ce point. Par ailleurs, le maire a déposé plainte auprès du procureur contre l’ancien secrétaire général de la ville, responsable selon lui de « dissimulation de factures et de manipulations budgétaires ».
Olivier Ducuing
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