Les régions ont le vent en poupe

Bien sûr, le thème même des deuxièmes Entretiens internationaux de l’aménagement et du développement des territoires (1), « Le rôle des régions dans le développement des territoires », impliquait que les régions soient au centre des débats. Mais sans doute pas à ce point : glissant allègrement de l’aménagement du territoire à la décentralisation en cours en France, les différents intervenants n’ont évoqué que la région comme échelon pertinent d’actions de proximité. En clôture de ces journées, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a enfoncé le clou : « le service public n’appartient pas à l’Etat, qui n’est pas non plus le seul garant de l’intérêt général. Nous devons partager l’intérêt général avec le fait régional », qui est un espace à taille humaine. Internationalisant son propos, il a ajouté que « l’humanisation de la mondialisation passe par la régionalisation ».
Michel Barnier, Commissaire européen en charge de la politique régionale a prêté la même importance aux régions en estimant que les « régions sont le lieu le plus pertinent pour assurer un débat démocratique et l’information des citoyens » pour assurer démocratie et transparence en Europe. S’agissant de l’avenir de la politique régionale de cohésion de l’Union européenne, contestée par certains Etats-membres pour l’après 2006, il a également demandé au gouvernement français de prendre rapidement et clairement position « pour une politique de cohésion réaffirmée, car pour l’heure, ces crédits ne sont pas assurés ».
Romain Mazon
(1) Les deuxièmes Entretiens internationaux de l’aménagement et du développement des territoires étaient organisés du 21 au 23 janvier à paris, sous l’égide de la Datar, de l’OCDE, et de la Caisse des dépôt et consignations.