Les assises des libertés locales en Guyane se sont déroulées à Cayenne avec la participation de plus d’un millier de personnes et la présence de la ministre de l’Outre-mer Brigitte Girardin, le ministre délégué aux Libertés locales Patrick Devedjian et le secrétaire d’Etat au Tourisme Léon Bertrand. Les assises ont notamment révélé la crise des finances locales, qui empêchent les communes de répondre à leurs missions, et un sous-équipement imposant un plan de rattrapage. La rétrocession du domaine privé de l’Etat (90% des terres en Guyane) directement aux communes, la réévaluation des dotations de l’Etat en fonction de critères propres à la Guyane et enfin un nouveau recensement figurent parmi les autres propositions. La Guyane se caractérise en effet par une croissance démographique de 3,6%.
Alors que les élus locaux ont profité des assises pour affirmer leur adhésion au projet d’accord sur l’avenir de la Guyane adopté le 29 juin 2001 par les conseils régional et général réunis en congrès, Christiane Taubira, la députée de Guyane (divers gauche) a insisté sur la nécessité d’une « évaluation des politiques publiques » avant toute évolution institutionnelle. Concernant le projet guyanais, la ministre de l’Outre-mer Brigitte Girardin a estimé qu' »il faut re-préciser le projet pour qu’il n’y ait pas de malentendus ». « Les élus guyanais doivent être clairs, transparents. Ils doivent savoir s’ils veulent rester dans le régime de l’identité législative prévu par l’art 73, ou en sortir », a-t-elle ajouté. Répondant aux sollicitations des élus locaux, la ministre de l’Outre-mer a accepté de rencontrer la délégation guyanaise, qui regroupe les principales forces politiques de Guyane. Le président du conseil régional de Guyane Antoine Karam a exprimé sa satisfaction. « Il nous appartient maintenant d’envoyer notre copie définitive et de trouver un consensus. Le débat reste ouvert entre l’article 73 et l’article 74. Deux tendances s’affrontent : ceux qui veulent aller vers une rupture plus forte, ou procéder petit pas par petit pas. Je pense que la majorité est favorable à la dernière solution », a-t-il indiqué. Le projet guyanais préconise la création d’une collectivité territoriale dotée d’une assemblée unique avec un pouvoir d’initiative réglementaire et législatif.
Christiane Wanaverbecq
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