Après le conseil général de Côte d’Or lundi 6 janvier, c’est au tour des conseils généraux des Hauts-de-Seine et des Yvelines de s’attaquer au redécoupage des cantons. Au terme de près de quatre heures de débat, 37 conseillers UMP, UDI, DVD et PCF du conseil général des Hauts-de-Seine se sont vivement opposés à la réforme, approuvée en revanche par les sept voix socialistes. L’élu écologiste s’est abstenu.
Le redécoupage proposé « permettra à nos concitoyens d’être représentés par des élus paritaires ancrés dans nos territoires et est complètement à rebours des découpages partisans », a estimé Martine Gourriet, présidente du groupe socialiste.
La loi du 17 mai 2013 prévoit que chaque canton comptera à partir de 2015 deux « conseillers départementaux », le nouveau nom des conseillers généraux, un homme et une femme. Afin de ne pas accroître le nombre d’élus, le texte projette de fusionner des circonscriptions, ce qui conduit à diviser par deux le nombre de cantons qui passerait de 45 à 23 dans les Hauts-de-Seine.
« Pas de découpage juste » – « Avec cette réforme, « il n’y a pas de découpage juste », a asséné le président du conseil général, Patrick Devedjian (UMP). « Elle provoque des écarts démographiques élevés (…), ne respecte pas les frontières naturelles du département, ne tient pas compte de la dynamique de développement de certains secteurs et des projets en cours », a-t-il estimé.
Patrick Alexanian (PCF), qui a affiché sur son pupitre une photo de bouchers pour dénoncer « le charcutage des libertés », a déploré « une tentative d’éliminer l’opposition dans ce pays ».
« C’est une confiscation politique sans précédent » au profit du Parti socialiste, a renchéri Philippe Pemezec, maire (UMP) de Plessis-Robinson.
Cette réforme concerne tous les départements français et doit être achevée au plus tard en mars 2014, selon le ministère de l’Intérieur.
Yvelines: un amendement pour marquer son mécontentement
Le Conseil général des Yvelines a voté mercredi 8 janvier à l’unanimité, après la sortie de séance du groupe d’opposition de gauche, un projet amendé de redécoupage cantonal.
« Notre proposition est plus respectueuse des bassins de vie et de l’équilibre du département », a déclaré Olivier Lebrun, conseiller général (UMP) du canton de Viroflay et président du groupe de la majorité « Ensemble pour les Yvelines », qui estime que « la loi a été bâclée » et que le nouveau schéma proposé par le préfet avantage trop la gauche.
Dans sa délibération, le Conseil général pointe une « impression d’arbitraire sur les limites cantonales (…) retenues » tout en concédant que « le découpage idéal est vain ».
En conservant le même nombre de cantons que celui proposé par le ministère de l’Intérieur (21 contre 39 actuellement), la délibération adoptée propose de nombreux ajustements territoriaux plus ou moins importants. Les ajustements sont notamment assez marqués pour les cantons de Mantes-la-Jolie et Mantes-la-Ville.
Avis consultatif – Automatiquement sollicité en cas de redécoupage des cantons, le Conseil général ne rend qu’un avis consultatif qui doit être ensuite validé par le Conseil d’Etat.
S’étant vu refuser une déclaration liminaire en début de séance, les conseillers généraux de gauche ont quitté les débats.
« Le rééquilibrage proposé par la majorité départementale a pour but de sauver leurs soldats, car c’est sûr » que le redécoupage fera « plus de dégâts chez eux que chez nous », a expliqué André Sylvestre, chef de file des élus de gauche, dont le groupe ne compte que 11 conseillers généraux sur les 39.
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